Bandeau sur le thème des faits divers

La poste et le téléphone


De la carte postale au coup de téléphone
et au message électronique

Nous avons conservé des images du passé de Villennes, grâce à la pratique de l'envoi de cartes postales, que l'on envoyait à ses proches depuis son lieu de vacances. En effet notre commune rurale était devenue à la fin du siècle dernier un lieu de villégiature.

Avant le courrier électronique et différentes autres formes de messagerie et de communication au sein de groupes, le téléphone avait remplacé, très souvent, l'échange de cartes postales. Notre village est devenu la résidence principale de la plupart de ses habitants, ce qui a limité les besoins d'échanges épistolaires.

Nous retraçons ici l'histoire de ceux qui y ont permis de communiquer à distance par l'écrit puis par la parole.

Jusqu'aux années 1880, la plupart des Villennois étaient agriculteurs. Il y avait également plusieurs vignerons et des cabaretiers. Quelques personnes avaient trouvé un emploi au service de la communauté : garde-champêtre, tambour, poseur de l'horloge... L'amélioration des communications avec l'extérieur, notamment avec l'ouverture de la halte du chemin de fer en 1880, puis avec l'utilisation des premières techniques de télécommunications, a fait apparaître de nouveaux métiers.

En 1891, un couple de Villennois exerçait les professions alors nommées facteur-boîtier et piéton. Le facteur-boîtier était l'unique employé municipal ; il était chargé de relever la boîte aux lettres, d'expédier et de recevoir le courrier  (par les trains venant de Paris ou de Mantes ou s'y dirigeant) et de distribuer les correspondances sur tout le territoire de la commune. Le piéton était la personne qui allait (à pied) porter à leurs destinataires les télégrammes, reçus au bureau téléphonique ; elle habitait à proximité, afin de limiter la longueur du fil reliant l'unique récepteur téléphonique à la sonnerie, qui la prévenait chez elle des appels.

L'installation du facteur-boîtier municipal en 1880 et l'arrivée du téléphone, dix ans plus tard, ont marqué des étapes du développement de Villennes. Bientôt un seul facteur-boîtier n'a plus suffi pour desservir tout le village et ses hameaux, dont la population était en forte croissance. Toutefois, le manque de ressources financières de la commune a créé de multiples difficultés. C'est grâce à des souscriptions auprès des Villennois que les deux services ont pu être établis. Sur ce sujet, nous retrouvonse les ancestraux problèmes de voisinage avec Médan, qui était desservi par le facteur-boîtier de Villennes, mais ne mettait aucun empressement à payer sa participation lorsque le financement initial était épuisé. Les rapports avec l'autorité supérieure, c'est à dire avec le préfet de Seine et Oise, interlocuteur de la commune pour toutes les relations avec l'Etat, notamment avec le ministère des P. et T. (Postes et Télégraphes) n'ont pas toujours été faciles  : la prise en charge par l'Etat des frais du bureau de poste a demandé beaucoup de temps et d'efforts ; le ministère a augmenté, après l'installation du bureau téléphonique, le financement qu'il avait demandé à la commune !

L'argent était également à l'origine de bisbilles personnelles. L'épouse du facteur-boîtier, dont les registres municipaux ne nous pas ont transmis le nom, avait été nommée comme piéton, porteur de dépêches, pour une durée de trois ans, dès l'ouverture du bureau téléphonique, le 10 avril 1891. Une semaine avant la fin de la première année, le conseil municipal accepta la demande de l'épouse de Clovis Borné, qui s'engageait à distribuer des télégrammes sur toute l'étendue du territoire de la commune, avec un traitement annuel de 300 F, soit 50 F de moins que celui alloué à la titulaire.

Mais pourquoi les Villennois souhaitaient-ils tant que le facteur passe trois fois par jour, et même qu'il distribue le courrier les dimanches et les jours fériés ? L'agriculture et le commerce local ne justifiaient pas des échanges fréquents avec la capitale ; le courrier entre Villennois n'avait généralement pas une forte urgence. Etait-ce le désir de rester en permanence au courant de l'actualité, en recevant différentes éditions des journaux qui, avant la radio et la télévision, étaient les seules sources d'information ?




La poste de Villennes


La téléphone à Villennes

Le bureau de poste de Villennes : un passé révolu

Aujourd'hui, il ne vous est plus nécessaire de vous rendre à la cabine téléphonique et d'attendre votre tour pour joindre un correspondant ; grâce à votre téléphone mobile, vous pouvez appeler tout abonné, en tout lieu. Les smartphones ont remplacé les porteurs de dépêches, en déposant directement les messages dans votre poche ou dans votre oreille. Divers services de messagerie, sur Internet, sont utilisés, de plus en plus, pour communiquer, de manière économique, avec d'autres personnes du village ou des antipodes.

Le téléphone est devenu l'objet d'une concurrence entre plusieurs opérateurs, mais le courrier postal reste un service public.

En 1997, La Poste employait encore, à Villennes, 15 personnes dont 10 facteurs (deux d'entre eux étant affectés à la distribution de documents publicitaires...). Les employés du guichet affranchissaient vos paquets et vos lettres recommandées et vous proposaient également de gérer votre épargne. En effet, La Poste a développé ses services bancaires pour compenser le coût du transport et de la distribution du courrier.

Depuis de nombreuses années, il n'y a toutefois plus qu'une seule tournée, chaque jour ouvrable.

Dans de nombreux villages ruraux, le bureau de poste a été fermé, lorsqu'il n'a pas été pris en charge par le seul commerçant qui y reste. Cette disparition marquait souvent, avec celle du bistrot, le dépérissement de la localité. Les services financiers permettent au bureau de poste de Villennes de subsister, mais il n'y avait déjà plus de facteurs villennois, le courrier étant distribué à partir d'un centre départemental. Fallait-il lancer une nouvelle souscription auprès des habitants du village, pour y maintenir le bureau de poste ?

Dans le local où il se trouvait, le bureau de poste a été remplacé par un relais postal, exploité par un commerçant, locataire de ce lieu :  un fromager après un épicier "en vrac".

Epiciers-postiers de 2022 à 2025