![]() |
La première mention de la poste, dans les archives municipales, se situe à la date du 27 juin 1824. Ce jour-là, le conseil municipal a décidé que "le bureau de poste aux lettres, dans l'état actuel des choses, par lequel il convient le mieux à la commune de recevoir sa correspondance", était le bureau de Poissy. Cette délibération a-t-elle été appliquée ? Lorsqu'a été examiné, en 1879, l'arrêté du ministre des Postes et Télégraphes sur la création de facteurs-boîtiers municipaux, la commune de Villennes était desservie par le bureau d'Orgeval, à l'exception des trois châteaux de Migneaux, d'Acqueville et de Fauveau qui dépendaient de celui de Poissy. Une boîte aux lettres avait déjà été installée à Breteuil, l'année précédente. Il n'y avait alors qu'une seule distribution par jour, à Villennes, alors que toutes les communes voisines en avaient deux. |
L'ouverture de la station du chemin de fer permit d'établir un facteur boîtier municipal, à peu de frais. La commune de Villennes a proposé à celle de Médan, alors rattachée au bureau de poste de Triel, de partager les dépenses et les services de cet employé communal. Dans les deux villages, une souscription a été ouverte auprès des habitants : les sommes collectées ont permeis de payer son traitement jusqu'au premier janvier 1885 (250 francs par an) et de lui fournir un logement. La commune prit en charge le loyer et les frais du bureau (400 F par an, répartis par moitiés).
Dans le contrat de décembre 1880 avec le facteur boîtier, M. Bonvalet, le maire s'est engagé à payer la somme de 200 F par an, payable par trimestre, pour chauffage, éclairage, entretien des boîtes, tampons, brosses, lampes, enfin tout le matériel et fournitures du bureau ; de son côté, le facteur s'est engagé à remplacer à ses frais tous objets qu'il casserait ou qui seraient usés.
Le bureau a pris, de jour en jour, plus d'importance. En mars 1883, le conseil municipal demanda sa transformation en recette de plein exercice et l'installation d'un service télégraphique. L'administration des Postes et Télégraphes proposa une convention, selon laquelle la commune devrait s'engager à payer une subvention annuelle de 1 595 F. Cette somme a fait réfléchir le conseil : "il ajourne la question pour une étude plus approfondie". Elle est revevene à l'ordre du jour à la fin de l'année, avec une proposition du conseil d'établir une recette qui desservirait également Médan.
Les règlements interdisant aux facteurs de distribuer dans le cours comme au dehors de leurs tournées des imprimés de quelque nature que ce soit, qui n'ont pas été déposés dans les bureaux de poste, le maire a demandé, en juillet 1884, que les lettres administratives soient distribuées, par suite du défaut de garde-champêtre, par le facteur-boîtier entièrement payé par la commune.
Le mois suivant, les fonds de la souscription arrivant à épuisement, le conseil municipal a demandé que l'Etat prenne à sa charge le traitement du facteur-boîtier. La réponse ne tarda pas :
Villennes ne vient pas encore en rang utile ... 28 demandes identiques, dans le département, pour la création d'un établissement de poste sur les fonds de l'Etat présentant un intérêt supérieur au double point de vue de la population et des produits postaux.
De multiples échanges de courriers entre la commune et l'administration des P. et T. ont fait état d'un malentendu : celle-ci menaçait de supprimer le bureau si la commune ne payait pas une subvention annuelle de 610 F ; selon le conseil municipal, sa demande ne portait pas sur le financement de l'établissement du bureau qui existait déjà, mais sur la prise en charge des frais de fonctionnement. En novembre, le maire relança le préfet, "en suppliant à nouveau le ministre des P. et T. de vouloir bien classer facteur-boîtier de l'Etat l'agent établi à Villennes, chargé de desservir Villennes et Médan". La demande était reformulée, dans les mêmes termes, en février 1885, avec la remarque suivante :
Dans le cas où l'administration supérieure supprimerait le bureau de Villennes, il ne lui faudrait pas moins desservir Villennes et Médan, et payer le facteur chargé de ce service dont le coût ne serait pas moins élevé que l'organisation actuelle.
La réponse arriva enfin le mois suivant : elle était négative. Le conseil municipal, acceptant de prélever 360 F sur les fonds libres de l'exercice 1884, demanda au préfet de vouloir bien inviter celui de Médan à voter sa part contributive (250 F par an). En cas de refus, "il se croirait autorisé à demander à l'administration de conserver uniquement pour la commune de Villennes le facteur-boîtier, qui pourrait alors desservir les châteaux de la commune, dont les propriétaires souhaitent être desservis par Villennes".
Il fallut attendre le mois d'août, à la suite d'une nouvelle demande, pour que la conversion de l'établissement de facteur-boîtier municipal en facteur-boîtier de l'Etat, soit décidée avec effet en 1885. La municipalité s'est engagée à fournir gratuitement, pendant 18 ans, un local convenable pour le service postal et le logement du titulaire ... et prendre à sa charge la dépense de 33 F, prix de l'indicateur Thiéry, destiné à faire connaître les heures des départs des courriers et des levées de boîtes.
En juillet 1892, le préfet annonça la création, par l'administration, d'un bureau de poste en lieu et place du bureau de facteur-boîtier. Toutefois, en août 1893, le conseil municipal, considérant qu'en raison de la grande extension de la commune les recettes du bureau avaient augmenté depuis deux ans d'une façon très sensible (30 549,23 F en 1892), demanda au préfet de vouloir bien faire substituer le bureau actuel par une recette, qui permettrait de compléter le facteur par un receveur.
En mars 1894, le maire adressa un autre courrier à l'administration : "
Le conseil, considérant que le service de facteur-boîtier devient de plus en plus excessif, vu l'augmentation sans cesse croissante des habitants de la commune de Villennes, et qu'il est impossible que cet agent puisse distribuer aux heures régulières le courrier dont il est porteur, ce qui cause un préjudice considérable à la population, surtout aux habitants des hameaux, prie l'autorité supérieure de vouloir intervenir auprès de l'administration des Postes à l'effet d'obtenir un second facteur. Cet état de choses permettrait de plus au facteur-boîtier d'être à son bureau une plus grande partie de la journée où sa présence devient de plus en plus nécessaire.
La mention de la gratification du deuxième facteur, dans les budgets additionnels à partir de l'année 1896, nous apprend que cette requête a été satisfaite deux ans plus tard. M. Chevaux, qui était le facteur-boîtier en 1887, l'était-il encore cette année ?
Les hameaux prenaient de l'importance : en août 1895, le conseil municipal demanda l'installation d'une boîte à lettres à La Clémenterie.
En novembre 1899, les démarches auprès de l'administration des P. et T. aboutirent enfin au classement du bureau de poste comme bureau de recette, confié à la direction d'une receveuse. Vu l'importance de la population, le conseil municipal demanda alors l'installation, à ses frais, de deux nouvelles boîtes à lettres (l'une à l'extrémité de la route de Poissy, l'autre à l'extrémité de la rue du Coquart).

Le même jour, le conseil pria l'Autorité Supérieure d'autoriser que la particule "Sur Seine" soit ajoutée au nom de Villennes, afin d'éviter les erreurs se produisant constamment dans le service des P. et T. ; en effet, très souvent des correspondances ainsi que des colis postaux et des messageries prenaient une fausse direction au préjudice des intéressés, plusieurs communes de Seine-et-Oise portant la même dénomination que Villennes.
En février 1900, le Directeur des P. et T. de S. & O. écrivit à l'adjoint au maire. Par suite du départ du facteur-receveur, la gérante du bureau, Melle Jungbluth, se trouvait dépourvue de tout mobilier et appareil de chauffage et ne trouvait pas à louer les objets qui lui étaient indispensables ; il souhaitait qu'on lui donne toutes facilités pour assurer les services et la garde des valeurs en lui procurant au moins un appareil de chauffage et un lit. Un mois plus tard, une nouvelle receveuse, Mme B. Morel prit ses fonctions ; elle annonça au maire l'ouverture de la recette et les travaux à faire (elle demandait que la priorité soit donnée à son logement personnel).
En 1903, le rattachement des hameaux de Bures et du Tremblay créa des inconvénients aux habitants de Breteuil, de La Clémenterie et de Beaulieu pour les distributions et levées des boîtes. "Le facteur, malgré toute la bonne volonté désirable, ne peut arriver pour le train de midi et les lettres parties de ces hameaux dans la matinée ne sont distribuées que le lendemain ou le surlendemain". Le conseil émit le vœu que soit nommé un nouveau titulaire, avec les arguments suivants : la commune augmentait dans de grandes proportions ; chaque année, en été, l'administration était obligée de nommer un facteur auxiliaire ; il n'en résulterait pour elle, qu'un minime surcoût de dépenses.
Le coût de la location du bureau de poste, que la commune s'était engagée à fournir pendant 18 ans, était de 580 F par an. En 1904, le conseil demanda, à plusieurs reprises, un "secours annuel" à l'administration. Le résultat a été une subvention de 180 F, qui est apparue dans le budget additionnel de 1905. Elle se révéla tout à fait insuffisante, en 1908, lorsque le transfert du bureau de poste dans un nouveau local porta le loyer annuel à 1100 F.
En août 1908, une boîte à lettres mobile a été concédée à la commune, pour être installée à la gare, avec l'autorisation de la Compagnie de l'Ouest. Les gratifications, que la commune leur accordait, nous apprennent qu'il y avait trois facteurs en 1909.
![]() |
Les "facteurs suburbains" de Seine-et-Oise firent alors remarquer qu'ils n'avaient pas les mêmes avantages que ceux du département de la Seine. En novembre 1910, considérant que "le traitement dont ils jouissent n'est en rapport ni avec les services qu'ils rendent ni avec la cherté actuelle de la vie", le conseil municipal émit le vœu que ces modestes fonctionnaires soient assimilés à leurs collègues tant au point de vue du traitement que de l'avancement. |
Un an plus tard, il renouvela sa demande, le Bureau de l'Union Amicale des facteurs de Seine-et-Oise ayant fait savoir qu'ils n'avaient pas eu satisfaction.
En novembre 1912, la situation financière de la commune était obérée ; le service postal coûtait une somme annuelle obligatoire de 1400 F (loyer, traitement du porteur de dépêches et indemnité de la receveuse pour l'ouverture de 12 h à 14 h). Le conseil supprima les gratifications accordées aux trois facteurs (350 F au total), considérant qu'ils étaient rémunérés par l'administration et qu'ils recevaient de larges gratifications des habitants ; ne voulant néanmoins pas apporter un changement immédiat à leur situation actuelle, il n'a donné effet à cette décision qu'en 1914.
Il n'y avait pas de boîte aux lettres à la grille d'entrée de la mairie ; deux fois par jour, le facteur Vass devait monter déposer le courrier ; il obtint du conseil municipal une gratification de 20 F pour ce travail supplémentaire (uniquement pour l'année 1915) !
|
En juin 1920, la commune décida d'installer, à ses frais, une boîte à lettres dans l'Île de Villennes, à la demande d'un de ses habitants. En juillet, le conseil accepta de mettre à la charge de la receveuse l'entretien en bon état, la réparation et au besoin le remplacement des huit boîtes aux lettres placées tant à Villennes (centre) que dans les hameaux de Breteuil et de la Clémenterie, moyennant une redevance annuelle d'abonnement de 2 F par boîte. En 1922, une nouvelle boîte aux lettres a été placée à l'intersection de la rue de la Fontaine et de la route de Médan. Une autre boîte a été installée dans l'île en 1935. |
![]() |
|
Le premier bureau de poste a été installé dans la maison voisine de l'église, appartenant au propriétaire du château d'Acqueville,Victor de Lassuchette. ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
En 1881, la commune loua au principal locataire, Emile Martin, le grenier pour créer une cuisine, une salle à manger et une chambre à coucher, pour le logement du facteur-boîtier ; le local du rez-de-chaussée a été modifié pour en faire un bureau et une salle pour le public. Les lieux étaient en très mauvais état : les murs et le carrelage des pièces du rez-de-chaussée étaient dégradés et malpropres et les portes de l'unique chambre à coucher étaient mal closes ; la pièce réservée au bureau était dépourvue d'appareil de chauffage. Un agrandissement a été fait, en 1885, à la demande du directeur des PTT de Seine & Oise, lors de la prise en charge du facteur-boîtier par l'Etat, afin de mieux le loger. Un cabinet attenant au local, pouvant servir de chambre a été loué, en complément ; lorsque le bail de trois ans a été approuvé au début de l'année suivante, Emile Martin, ancien entrepreneur en maçonnerie, conseiller municipal, a été nommé adjoint à la commission chargée de la surveillance des travaux à exécuter pour la construction des écoles.
Le loyer annuel, de 240 F, a été porté à 300 F, en 1899, lors du renouvellement du bail pour neuf ans.
A la fin de l'année 1897, la sécurité du bureau de poste nécessita le changement des serrures, en mauvais état.
Lorsque, dans les dernières semaines du siècle, le bureau a été transformé en recette, un logement contigu a été loué, avec un engagement de 18 ans, pour assurer à la receveuse un local convenable ainsi que pour agrandir la salle d'attente et installer la cabine téléphonique à l'écart du guichet. Le nouvel aménagement du bureau de poste a été réalisé en 1900. Il était alors équipé d'un appareil Morse. La sécurité laissait encore à désirer : la commune fit apposer un volet en tôle à la porte d'entrée et munir les portes de serrures de sûreté et de verrous intérieurs.
L'accroissement de la population nécessitait la décision, en février 1907, d'installer le bureau de poste dans un autre local plus grand. Une boutique et un logement attenant, appartenant à Mme Parvery, ont été loués dans ce but, à l'angle de la route du Président (devenue l'avenue Georges Clémenceau) et de la rue de la Ravine.

La Poste s'y trouvait encore dans le premier quart du XXIe siècle, jusqu'à son remplacement, en 2022, par un magasin de produits alimentaires et un relais postal.
![]() |
![]() |
En mars 1913, le Directeur des Postes du département demanda le blindage des volets et des portes ; le conseil n'était pas d'avis d'assumer la dépense pour ces travaux qui incombaient à l'administration et non à la commune.
|
Pour voir d'autres photos du bureau de poste en 1949 de la collection de Patrice Jenffer, cliquez sur celle-ci ! |
En 1950, le'administration des PTT chercha un autre local pour transférer le bureau de poste et envisagea de construire un nouveau bureau, demandant à la commune de participer dans la dépense pour 25 %. La municipalité souhaita la réduction de ce montant et demanda la participation de la commune de Médan. L'achat de différentes propriétés a été étudié (notamment celle de Mme Vallet, jugée par certains trop proche du chemin de fer, ainsi que celle de Mme Laumonier) ; la pose provisoire d'une baraque sur un terrain communal, aux frais de l'administration, pour le fonctionnement momentané du bureau, a été également envisagée. Le projet de transfert n'a pas abouti ! Le bureau a été agrandi en 1957, suite à l'expropriation de la maison voisine par les PTT. Ce local ne permettant pas de loger le facteur, M. Schlegel, le maire décida alors de réquisitionner la maison des gardiens d'une propriété, vide depuis de nombreux mois.
La demande du Directeur des P. et T. du département, en mai 1886, d'étendre les heures d'ouverture au public du bureau de poste de 7 heures du matin à 8 heures du soir n'a pas été acceptée par le conseil municipal qui n'en voyait pas la nécessité et ne souhaitait pas créer de nouvelles dépenses.
Le facteur-boîtier effectuait, en semaine, trois distributions par jour et seulement deux les dimanches et les jours fériés. La dernière de la semaine ne se faisait que dans la partie agglomérée de la commune ; en 1889, le Directeur des P. et T. proposa de limiter, de la même manière, la deuxième distribution des dimanches et les jours fériés, afin d'accorder un repos au facteur ces jours là. Le conseil municipal ne l'accepta pas alors ni en février 1901, lorsque le deuxième facteur, M. Vacher, en fit la demande.
La première distribution commençait à 8 h 10 ; l'administration des P. et T. proposa, quelques mois plus tard, de l'avancer à 6 h en été et à 7 h l'hiver, en faisant parvenir une nouvelle dépêche par le train de "10 heures ½ le soir". Le conseil, considérant que "la plupart des correspondances et des journaux provenant de Paris arrivent par le train 13 partant de Paris à 6 h 50 du matin, qui passe à Villennes à 7 h 55", n'accepta pas le projet qui aurait reculé la distribution entre une heure et trois heures du soir.
Il avait été envisagé, en 1890, dans le cas où le bureau de Villennes ne desservirait plus Médan, que le hameau de La Clémenterie bénéficie également de deux distributions par jour au lieu d'une seule. La question a été remise à l'ordre du jour, l'année suivante, à la demande de ses habitants, qui ne recevaient que "le lendemain matin de 6 heures et demie à 11 heures et quelques fois plus tard les lettres qui arrivent au bureau de Villennes par le train de midi 36 minutes sur Paris et de midi 43 minutes venant de Paris". Trois ans plus tard, malgré une pétition des habitants, l'administration déclara qu'une deuxième distribution était impossible, le facteur-boîtier étant retenu une partie de la journée au bureau de poste, qu'il gérait.
En août 1908, le conseil pria l'administration de vouloir prendre les mesures nécessaires pour obtenir l'arrêt du train 109 à Villennes, avec ces arguments :
Considérant que la commune prend de plus en plus d'importance, vu le grand nombre de villas formant des écarts très importants ... vu les réclamations très justifiées de la population relatives à la première distribution qui ne commence le plus souvent qu'entre 8 h et 8 h et demie, ce qui fait que plusieurs quartiers et hameaux ne sont desservis que vers 10 h et même plus tard, état de choses très préjudiciable aux intérêts des habitants, considérant qu'un grand nombre de localités même éloignées des bureaux de poste sont desservies plus tôt, à Vernouillet notamment, les habitants ont leur courrier avant 7 h de ce fait que le train 109 s'arrête à cette gare vers 5 h et dépose les dépêches dont le dépouillement a lieu de suite.
Il demanda, en outre, que le bureau soit placé en seconde classe de manière qu'il soit journellement ouvert jusqu'à 9 h du soir, y compris les dimanches et les jours fériés. Le préfet répondit que l'arrêt de ce train en gare de Villennes n'améliorerait pas la situation au point de vue de la distribution car il en résulterait que la plupart des journaux et correspondances venant de province arrivant à Paris par les bureaux ambulants de nuit ne pourraient profiter de cet envoi et ne seraient par suite distribués qu'à la 2e distribution vers une heure. Le conseil municipal estima néanmoins qu'il était tout à fait inadmissible que certains quartiers et tous les hameaux ne reçoivent leurs correspondances qu'après 10 h, et demanda à nouveau que la 1re distribution soit basée sur l'heure d'arrivée du train 109, qui ne s'arrêtait pas alors. Le préfet répondit, en octobre, que l'administration des P. et T. n'a pas à intervenir auprès de la Compagnie du Chemin de fer de l'Ouest. Le conseil s'adressa alors au Directeur de la Compagnie pour qu'il veuille bien autoriser l'arrêt du train 109 à Villennes.
A la suite de nombreuses réclamations faites contre la fermeture du bureau de poste de midi à deux heures, considérant que Mme la receveuse jouissait d'un supplément de traitement annuel de 200 F à titre tout à fait gracieux, le conseil avait également demandé qu'en compensation le bureau de poste soit ouvert tous les jours de midi à deux heures, y compris les dimanches et les jours fériés. La titulaire ayant accepté, le conseil municipal décida l'allocation d'une somme supplémentaire de 100 F, exigée pour l'application de ce nouveau service par l'administration des Postes.
En juin 1909, le maire lui demanda à de prendre un arrangement entre le 1er et le 3e facteur, pour modifier leurs tournées dans le centre du village, afin d'éviter que deux habitants immédiatement voisins soient desservis l'un 8 h ½ l'autre à 10 h ½.
Villennes continuait à se développer. En mars 1911, le conseil municipal demanda au Directeur des Postes du département d'autoriser, toute l'année, la troisième distribution postale, qui avait été instaurée dans le village pendant quelques mois d'été.
En décembre 1918, la receveuse, Madame B. Morel, annonça au maire que le bureau avait été élevé de la 3e à la 2e classe mais qu'au lieu de lui accorder une troisième aide on lui en a enlevé une et qu'il lui était impossible de continuer à assurer la prolongation d'ouverture de midi à 2 heures et jusqu'à midi les dimanches et les jours fériés, à partir du 1er janvier suivant.
En septembre 1919, le projet de suppression des services postaux les dimanches et les jours fériés, afin de procurer un repos hebdomadaire aux agents, a été examiné par le conseil municipal :
Il reconnaît que les employés de tous ordres des Postes, Télégraphes et Téléphones ont, comme tous les travailleurs, besoin de repos, mais que pour cela des jours de congé leur sont accordés ; que si le nombre n'en est pas suffisant, l'administration peut l'augmenter et donner ainsi satisfaction à son personnel. Il estime que de graves inconvénients résulteraient de la suppression complète du service postal le dimanche et les jours fériés, notamment à Villennes, où le maintien du fonctionnement du télégraphe et du téléphone est indispensable, non seulement à cause du grand nombre de personnes qui habitent ici pendant la saison d'été, mais encore pour la sécurité publique, attendu que les secours en cas de sinistres, crimes ou accidents, ne pouvant être demandés à temps, risqueraient d'arriver trop tard. Il est d'avis, dans l'intérêt public, que le service soit maintenu sans modification.
Il a été, effectivement, décidé de fermer le bureau de poste le dimanche ; M. Jallabert (Hôtel-restaurant du Bord de l'Eau) a assuré la réception des télégrammes et les communications téléphoniques urgentes. Mme Bajard tenait à la disposition des habitants les lettres ordinaires et les journaux et recevait les lettres qui lui étaient confiées, de 9 h à 10 h, à la bibliothèque de la gare.
En juillet 1920, de nombreux habitants demandèrent la réouverture de 12 heures à 14 heures du bureau de postes, qui prit une grande extension, ainsi que la prolongation d'ouverture de 18 à 19 heures comme autrefois. Le conseil décida de prendre à la charge de la commune la somme annuelle de 300 F à verser à titre d'indemnité, pour une ouverture continue de 8 heures du matin à 7 heures du soir.
En février 1922, le Directeur des PTT de Seine-et-Oise annonça qu'à partir du 1er juillet, l'indemnité pour la prolongation d'ouverture, les jours ouvrables sera fixée à 450 F par heure indivisible et par an (soit une somme de 1350 F par an, triple du montant actuel). De plus, si le service téléphonique des abonnés était demandé pendant les heures de prolongation d'ouverture, il donnerait lieu à une convention particulière avec la receveuse de la poste. Le conseil protesta énergiquement contre ces conditions très onéreuses et décida la suppression pure et simple des services supplémentaires, à partir du 1er juillet. La clause, relative au téléphone, étant annulée le mois suivant, le conseil est revenu sur sa décision. L'ouverture du bureau de poste a été fixée de 8 h du matin à 6 h du soir.
En 1923, les parties extrêmes de la commune n'avaient que deux distributions de courrier par jour au lieu de trois dans la partie centrale, car le 3e facteur, employé seulement comme auxiliaire, n'était pas astreint d'effectuer une 3e distribution dans sa tournée. Le conseil pria instamment le Directeur des Postes de vouloir bien le classer au rang des titulaires. Il demanda également que le chef-lieu et les hameaux de la commune soient desservis au moins, une fois, dans la matinée, tous les dimanches et les jours fériés. En décembre 1923, la situation n'avait pas évolué. En janvier 1925, bien qu'un 3e facteur ait été nommé, certaines parties de la commune n'avaient encore que deux distributions. Le conseil insista, à nouveau, pour qu'une révision ou une délimitation nouvelle des tournées des facteurs soit opérée. En février, à défaut de réponse, le conseil demanda "instamment au Directeur des Postes de bien vouloir déléguer un brigadier facteur sur les lieux pour étudier ou réviser l'itinéraire de la tournée du 3e facteur".
Incurie administrative
L'Administration des P. T. T., grande reine et maîtresse, se soucie peu des difficultés qu'elle entretient dans ses services. Il est vrai que l'on a affaire à une Administration, et qu'en France « Administration » devient synonyme de « Lenteur ».
Depuis plusieurs années, Villennes possède 3 facteurs, dont 2 titulaires el 1 auxiliaire. — Pourquoi ce dernier, qui est parti, ne fut-il jamais titulaire ? — Mystère administratif ! Sa titularisation était de droit, après un an de service.
A l'heure actuelle, le poste est toujours vacant, et le service de levées et de distributions des lettres, particulièrement chargé, retombe en grande partie sur les deux titulaires présents, bien qu'ils soient aidés par une personne étrangère à l'Administration.
La nominalion du troisième agent est cependant attendue avec impatience, parce qu'elle permettrait de pouvoir réorganiser le service de levées et de distributions qui laisse fort à désirer. On constate, en effet, que le centre bénéficie de trois distributions par jour, alors que d'autres habitants ne sont desservis que par deux distributions, bien que leur habitation soit également située dans ce que l'on peut appeler le centre de la localité ; il n'est, bien entendu, pas question de la campagne dont le service n'est pas parfait, mais de la ville même, d'où anomalie qui lèse les intérêts des personnes qui ne reçoivent que deux distributions.
Dans l'état actuel des choses, il est donc urgent que la réorganisation des parcours soit faite, car il est inadmissible, par exemple, de voir que la troisième distribution ne puisse être faite à des personnes qui habitent à 100 mètres de la Poste, parce que leur domicile n'est pas compris dans la troisième tournée. On en arrive alors à se demander où se trouve le centre de la localité ? Ceci se passe à 30 kilomètres de Paris !
L'Administration des P.T.T. n'ignore pas ce mauvais fonctionnement qui lui a été signalé par la municipalité ; elle a bien envoyé un agent sur les lieux pour examiner la situation, après avoir répondu qu'elle allait posséder à brève échéance une liste de postulants, candidats militaires. Mais voilà, il s'agit de prendre une décision et d'apposer une signature au bas d'une proposition de nomination, ce qui est particulièrement difficile pour une Administration.Le Journal de Poissy et ses environs, 16/4/1924
Au XXe siècle avant la généralisation des téléphones mobiles, tous les foyers villennois étaient équipés du téléphone ; à la fin du XIXe siècle, notre commune ne disposait que d'un seul récepteur téléphonique, utilisé pour transmettre des messages, portés à domicile sous forme de télégrammes.
En avril 1891, lors de l'ouverture du service téléphonique à Villennes Mme Lucas, la femme du facteur-boîtier, avait été nommée porteuse de dépêches ; elle protesta contre l'augmentation de ses horaires, son salaire étant de 55 centimes par jour et demanda une petite indemnité ainsi que la nomination d'un remplacement en cas de maladie (elle était disposée à le rémunérer du prix qu'elle était payée).
L'installation d'une sonnerie d'appel, communiquant au domicile du "piéton municipal", chargé de porter les dépêches téléphoniques, a été décidée. Il fallut changer son emplacement, et tirer un autre fil depuis le bureau téléphonique, en avril 1892, lorsque Mme Borné a été chargée de cet emploi, rémunéré 300 F par an.
En septembre 1915, Madeleine Albertine Touseau, épouse de Marcel Victor Couturier, s'est engagée à assurer la distribution des télégrammes, pour 400 F par an (avec le prêt d'une bicyclette). Elle donna sa démission de porteuse de dépêches, en avril suivant. Mme Lepesant, qui la remplaça, démissionna à son tour en août, le service de transports des télégrammes ayant pris une trop grande extension. En juin 1916, Louise Julia Chemin, épouse de Jean Baptiste Deshayes, dûment autorisée par ce dernier, s'est engagée à assurer le service de la distribution des télégrammes, moyennant une rétribution annuelle de 500 F.
En 1918, bien qu'il estimait que son traitement devrait incomber à l'administration, le conseil accepta de l'augmenter de 500 F à 800 F, "à cause de l'augmentation des prix de toutes choses et du nombre toujours croissant de dépêches". Elle obtint également une indemnité annuelle de 100 F, pour la fourniture et l'entretien d'une bicyclette. L'augmentation de 150 F par mois de son traitement annuel, qu'elle demanda en 1922, n'a pas été acceptée et elle donna sa démission.
Marie Louise Mathieu, épouse de Paul Delmoly, puis une jeune fille de 16 ans, Blanche Madeleine Moreau, ont été nommées à sa place, avec un traitement annuel de 1200 F. Ensuite, Nicolas Mathurin François assura cette fonction ; il obtint la somme annuelle de 1800 F puis 2880 F en 1924. Cela ne lui suffisait pas et il démissionna à son tour.
L'information suivante a été publiée dans le journal Le Matin, le 12 août 1924 :
Le bureau télégraphique de Villennes-sur-Seine n'a pas de porteur de dépêches. C'est le facteur qui délivre les télégrammes en faisant sa tournée
M. Franck, chemin de la Nourrée, à Villennes, retenu le 30 juin à Paris, télégraphia vers 15 heures chez lui qu'on ne l'attendit pas le soir. Sa dépêche n'arriva à destination que le lendemain matin à 10 heures, en même temps que le courrier.
Furieux de cette négligence qui avait valu une nuit de mortelle inquiétude à sa femme, M. Francq fit aussitôt une réclamation à la direction des postes et télégraphes de Seine-et-Oise et reçut, un mois plus tard, l'étrange réponse suivante :
Monsieur,
Comme suite à votre réclamation, j'ai l'honneur de vous faire connaître que le bureau de Villennes-sur-Seine est momentanément dépourvu de porteur de télégrammes. De ce fait, le télégramme que vous avez adressé, chemin de la Nourrée, n'a pu être mis en distribution dès sa réception. Il a été confié au service postal et remis le 1er juillet au cours de la 1re distribution qui a suivi son arrivée. La recherche et la rétribution d'un piéton appartiennent à la commune de Villennes-sur-Seine, conformément aux dispositions du décret du 10 juillet 1876. J'ai prié M. le maire de Villennes de rétablir le plus tôt possible le service de la distribution télégraphique dans sa commune.Sans commentaires, n'est-ce pas ?
Un appel a été lancé par le même journal, six jours plus tard, à l'intiative de l'ancien maire Alfred Laumonier :
L'INCURIE DES TÉLÉGRAPHES
QUI VEUT ÊTRE PORTEUR DE DEPECHES A VILLENNES ?
2.880 francs par an et une gratification pour chaque télégramme porté
Nous avons signalé l'autre jour que le bureau de poste de Villennes-sur-Seine n'avait pas de porteur de dépêches, et que les télégrammes étaient remis par le facteur, au cours de ses tournées. M. A. Laumonier, ancien maire de Villennes, nous écrit qu'une dépêche mise au télégraphe à Reims à 15 heures, ne lui parvint que le lendemain. Il ajoute :
"Le conseil municipal n'est pas fautif de ce déplorable état de choses. Il a inscrit à son budget une somme de 2.880 francs pour le salaire du porteur ou de la porteuse de dépêches. En plus, il a demandé, par une délibération en date du 11 juillet dernier, afin d'augmenter encore ce traitement, que chaque télégramme soit surtaxé par l'administration des postes [...].
Jusqu'ici, malgré ces avantages, personne ne s'est présenté à Villennes pour remplir cet emploi. J'ajouterai que dans la commune voisine d'Orgeval, plus peuplée et plus étendue que la nôtre, où le traitement du porteur de dépêches n'est que de 1.000 francs, l'Etat lui accorde à ce sujet une subvention de 500 francs. Quoi qu'il en soit, est-il admissible, à notre époque, que l'Etat, qui perçoit intégralement le prix des télégrammes, fasse encore payer aux contribuables un supplément pour les leur porter ? "
Qui veut être porteur de dépêches à Villennes ? Avec un traitement de 2.880 francs et toutes les gratifications qu'on lui fait entrevoir, il est douteux qu'il puisse faire des économies et se payer une bicyclette pour effectuer sa tournée.
Le commune avait, en effet, demandé à l'administration, pour compléter le traitement du porteur de dépêches, la taxation des télégrammes à remettre à plus d'un kilomètre du bureau (0,75 F au delà du premier kilomètre et 1,20 F au delà du deuxième). Cette mesure aurait permis de redonner cet emploi à Mme Deshayes, qui était devenue le troisième facteur. En attendant la nomination d'un nouveau titulaire,c'est devenu un petit boulot d'été, confié fin août et en septembre, à Melle Marlow. Elle reecevait néanmoins 300 F, le nouveau traitement mensuel décidé pour le porteur de dépêches (à comparer à ceux de deux autres employés communaux, augmentés le même jour : 500 F pour le secrétaire de mairie et 699 F pour le receveur municipal).
Ces informations ont été reprises et complétées par la presse locale :
Suite à une réclamation
Dans notre dernier numéro, nous avons reproduit une insertion du journal Le Matin, au sujet de la réclamation d'un habitant de la commune, qui s'était plaint à la Direction des Postes et Télégraphes de Seine-et-Oise, qu'une dépêche envoyée à 15 heures de Paris, n'était parvenue à son destinataire à Villennes, que le lendemain à 10 heures.
La réponse que fit au réclamant, le service des P. T. T., est exacte dans ses termes ; par contre, elle est muette sur la vérité.
Cet incident regrettable ne fait que confirmer ce que nous avons exposé les 16 et 23 avril dernier, sur l'incurie administrative des P. T. T., en ce qui concerne Villennes.
Nos lecteurs ont pu remarquer, ainsi que nous l'exposions, que l'absence du 3e facteur était une source de désagréments plus ou moins graves pour les habitants de Villennes, qui ne recevaient pas leur courrier en temps voulu. Si cette 3e tournée avait été faite, comme elle doit l'être, le jour de l'envoi du télégramme, la remise de la dépêche aurait eu lieu le soir même, bien qu'il n'y eût pas de porteur de dépêches ; mais, comme il n'y avait ni porteur, ni facteur, elle ne fut remise que le lendemain à la première distribution ; c'est ce que la Direction des P. T. T. ne dit pas.
Or, cette situation lui a été signalée depuis août 1923 par le conseil municipal, et rappelée en décembre, puis en avril, par notre Journal. Mais M. Lebureau n'a que faire des réclamations, car derrière lui, il sait qu'il y a l'Etat tabou.
Quant à la question de recherche par la commune du porteur de dépêches, elle n'a rien à voir dans l'incident en question, puisque la dépêche pouvait logiquement parvenir le jour même. La réponse des P. T. T. (au bout d'un mois), est assimilable à celle reçue, par la Commune, au sujet de la réclamation pour la cabine téléphonique. C'est l'incurie parfaite dans toute sa splendeur. Les termes de cette réponse sont conçus de telle sorte, que l'on est porté à croire que c'est la commune qui est fautive, alors qu'il n'en est rien.
Il faut croire que ces abus n'existent pas qu'à Villennes, puisque M. Join Lambert, député de l'Eure, a déposé une proposition de loi, tendant à modifier la loi du 29 novembre et 8 décembre 1850, concernant la responsabilité de l'Etat en matière de correspondance télégraphique. Espérons qu'il soit entendu, et espérons également que Villennes revoit des jours meilleurs, car le troisième facteur, tant attendu, vient d'arriver ; mais restera-t-il ? L'administration seule le sait. En tout cas, nous y tiendrons la main. Une crainte existe par suite de la crise des logements. Ce fonctionnaire trouvera-t-il à se loger avec sa famille ? Les personnes ayant un local à louer, rendraient grand service en le signalant au bureau de poste. Que ce soit Breteuil ou la Clémenterie, peu importe, pourvu qu'il puisse se loger de suite ou à bref délai.Le Journal de Poissy et ses environs, 20/8/1924
Les difficultés continuèrent, l'année suivante, pour la troisième distribution !
Nouvelle réclamation
Depuis près d'un an. la situation désagréable et préjudiciable créée par la mauvaise organisation qui existe à Villennes pour le service postal a été signalée. L'absence d'un troisième facteur titulaire pouvait à la rigueur justifier certaines irrégularités dans le service normal, mais maintenant que le poste a été comblé, il est inexcusable que le service soit aussi mauvais qu'au moment où la situation était anormale.
A l'heure actuelle, nous retombons dans le même cercle vicieux : la troisième distribution des lettres n'est que partielle, et pourquoi ? Il n'y a nul motif plausible. Il est inadmissible, comme il a déjà été dit, qu'une personne domiciliée à 100 ou 150 mètres de la poste ne puisse profiter de la troisième distribution parce que son domicile n'est pas compris dans le parcours prévu pour la troisième tournée. On rencontre par suite les anomalies suivantes :
Pas de distribution dans l'île, ni dans le chemin parallèle au chemin de fer. Pas de distribution au numéro 44 de l'avenue du Maréchal Foch quand le propriétaire du 42 est desservi. Pas de distribution à un locataire du numéro 71 de la rue du Maréchal Gallieni parce que la porte de son domicile est vingt mètres plus loin que celle du même immeuble qui se trouve sur le parcours. Ce dernier cas est du domaine de l'incohérence et il n'y a pas de lilliputien fut-il promu général qui puisse arriver à passer à travers de cette irrégularité.
La troisième distribution ne se fait pas entièrement parce que, soi-disant, c'est la période d'hiver. On pourrait ajouter que c'est précisément au moment où il y a moins de travail étant donné le nombre actuel des lettres à distribuer.
Partant de cette idée, on se demande ce que pourra être le service pendant l'été au moment où il est le plus chargé. En avril, dernier, on avait demandé à ce sujet à ce que la réorganisation des parcours soit faite, à condition qu'un troisième facteur soit titularisé. Où en est cette question ?
On se trouve obligé, devant une pareille incurie, de rappeler qu'autrefois il n'y avait qu'un seul facteur pour assurer dieux distributions, et dont le parcours était Villennes, Médan, La Clémenterie, Breteuil, Les Feugères et Bures, tout comme aujourd'hui, avec moins de monde.
Pour ce fonctionnaire, il pouvait être excusable qu'il n'aille pas à Bures pour la deuxième distribution. Si à cette époque un facteur assurait deux distributions pourquoi présentement ne peut-on en assurer trois avec trois facteurs ? La question est posée ; à l'administration des P. T. T. de résoudre.
S'il fallait entrer dans le détail pour expliquer le préjudice causé aux habitants, on serait surpris des conséquences qui en résultent.
Emu de cette situation le Conseil Municipal vient pour la troisième fois de prendre une délibération afin de remédier à cet état de choses. Espérons que ce sera la dernière.
A signaler, en passant, qu'une lettre timbrée à 10 heures le dimanche 4 Janvier par le bureau de poste de Poissy n'a été distribuée à Villennes que le mardi martin, sans être timbrée du bureau d'arrivée.Le Journal de Poissy et ses environs, 14/1/1925
En 1926, Mme Deshayes, redevenue la porteuse de dépêches deux ans plus tôt, avec un traitement de 3600 F par an, demanda, à nouveau, une augmentation qui ne fut pas acceptée.
|
En août 1930, considérant que le service des Postes et
Télégraphes était un monopole d'état, le conseil municipal
trouvait inconcevable que la remise des dépêches ne puisse
être assurée qu'à la condition que la commune paie un porteur
(et l'entretien de sa bicyclette), ce qui grevait le budget ;
ce porteur assurant également la remise des dépêches dans la
commune de Médan et au hameau de Bures, dépendant de la
commune de Morainvilliers, il émit le voeu que
l'administration des P. et T. assure par ses propres moyens la
remise des télégrammes. |
![]() |
La dépense annuelle de 4200 F n'était pas en rapport avec le nombre de télégrammes à distribuer (environ six par jour, pendant la belle saison, à peine un par jour d'octobre à avril). Dans ces conditions, presque tous les habitants ayant chez eux le téléphone, le conseil décida la suppression du service à partir du 1er avril. Ce n'était pas une blague !
Il n'y avait plus de porteur municipal depuis cette date et les télégrammes étaient "postalisés". Le préfet n'était pas d'accord et rappela au maire que la municipalité devait recruter et rétribuer un porteur de télégrammes. Il lui écrivit pour lui indiquer qu'un télégramme urgent parti de Paris à 19 h 30 n'avait été distribué que le lendemain à 9 h 45 par le facteur de la poste.
La décision a donc été annulée mais le traitement du porteur de dépêches a été réduit à 2000 F, puis à 650 F et à 624 F. Il semble que la tâche de Mme Julia Petitjacques, chargée en 1932 de cette fonction, ait été limitée à porter les dépêches dans les écarts de Villennes.
Le budget municipal consacré aux porteurs de télégrammes dans les hameaux était toujours important dans les années 1940-50, variant de 960 F en 1943 à 16 000 F en 1949. Des assurances sociales sont apparues en 1943.
En avril 1965, la situation s'est inversée : c'est M. Le Viavant, receveur des Postes, également membre du conseil municipal, qui demanda l'aide de la commune, pour lui procurer un porteur de télégrammes. Le maire lui fit observer qu'il n'entrait pas dans les attributions de la commune de s'occuper de cette question administrative et il lui proposa de mettre une annonce dans le bulletin municipal. Nous trouvons, effectivement, un encart à la fin du premier numéro cette publication, daté de mai 1965.
Il y est précisé que cet emploi consistera à distribuer, à bicyclette, environ cinq télégrammes par jour sur le territoire des communes de Villennes et de Médan ; le salaire mensuel était fixé à 120 F (12 000 anciens francs).
