La mémoire des Villennois victimes de la Grande Guerre - Deuxième partie : Qui étaient-ils ? Quand et comment sont-ils morts ?
La mémoire de Villennes·Lundi 5 novembre 2018·Temps de lecture estimé : 4 minutesPublic

Les 33 extraits des registres de décès de la base de données “Morts pour la France de la Première Guerre mondiale”, relatifs à des militaires villennois, nous donnent des informations sur un échantillon, assez représentatif, de la population de notre village à cette époque et sur les circonstances de leur mort.

D’où étaient-ils originaires ?

Seuls sept étaient nés à Villennes et huit dans des communes voisines ou proches (Orgeval, Vernouillet, Les Alluets-le-Roi, Hardricourt). Les autres étaient venus d’autres villes de Seine & Oise (4), de Paris et du Département de la Seine (6) et d’autres régions (8) ; le plus souvent, ils étaient arrivés, dans leur jeunesse, avec leurs parents.
Les jeunes fils de deux notabilités, dont les aïeux étaient déjà Villennois, figurent parmi ces 33 militaires :
- un fils du propriétaire du Château d’Acqueville et arrière-arrière-petit-fils du général de Latour de Foissac ;
- un médecin, fils d’un ophtamologue, médecin en chef de l’Hôpital des Quinze-Vingts, et arrière-arrière-petit-fils d’un maire de Villennes.
Pour présenter ces habitants de notre village morts pour la patrie, à part ceux distingués pour leur bravoure militaire (troisième partie), nous les classons, dans la quatrième partie, en trois catégories :
- ceux qui étaient nés à Villennes ;
- ceux qui étaient venus à Villennes avec leurs parents ;
- ceux qui, travaillant à Villennes, y résidaient.

Quelles étaient leurs professions ?

Parmi ces morts pour la France recensés à Villennes, il y avait plusieurs agriculteurs d’anciennes familles du village mais les jardiniers étaient plus nombreux ainsi que les maçons et les peintres en bâtiment. Construisant et entretenant les nombreuses villas, cette population est caractéristique de l’évolution du village, de l’agriculture vers les villégiatures.

Quels étaient leurs grades ou leurs emplois dans l’armée ?

Il n’y avait qu’un seul “simple” soldat et un soldat de première classe, la plupart (14) étant de deuxième classe ; nous notons sept caporaux, deux brigadiers, un adjudant et un aspirant. Quatre étaient désignés par leur fonction : un sapeur, un canonnier, un maître pointeur et un médecin auxiliaire (le spécialiste des yeux).

Quelles sont les années de leurs disparitions ?

Les décès se sont répartis dans les cinq années du conflit ; leurs nombres sont les suivants de 1914 à 1918 : 6, 10, 4, 4 et 9. C’est le 28 août 1914, exactement un mois après la déclaration de la guerre, que la première mort est intervenue : Jean du Courthial de Lassuchette, né dans le Château d’Acqueville, est décédé des suites de ses blessures dans un combat dans la Somme. Deux des derniers morts pendant la guerre, en septembre et le 5 novembre 1918 ; l’un a subi les conséquences de ses blessures de guerre, l’autre celles d’une maladie contractée en service. La dernier dont la mort a été violente, est décédé le 9 août, dans les Ardennes. Contrairement aux autres, déclarés “morts à l’ennemi”, le “type de mort” inscrit sur sa fiche est “tué d’une balle à la tête”. Cette mention aurait pu faire penser aux “fusillés pour l’exemple”. Ce ne semble pas être le cas, son nom ne figurant pas dans la Base des fusillés de la Première Guerre mondiale du site Internet “Mémoire des hommes”.

Quelles ont été les causes des décès ?

Les “tués à l’ennemi “ sont les plus nombreux : 21, en incluant celui mort d’une balle à la tête et un militaire, dont la mention “mort pour la France” ne donne pas de précision. Six sont décédés des suites de leurs blessures et quatre d’une maladie, dont l’un en captivité (Pierre Binet, le médecin). Une mort résultait d’un accident en service : une électrocution pendant le service de garde, en Alsace. L’un des militaires a été déclaré “disparu”.