Les arbres qui ombrageaient les
terrasses des anciens restaurants villennois - Troisième
partie : les peupliers
Tandis qu’une nouvelle guinguette a été ouverte sur le chemin des Pêcheurs et qu’un recensement des arbres remarquables de Villennes a été réalisé, nous avons retenu quatre espèces. Ce sont les arbres qui ombrageaient, à la belle saison, les terrasses de quatre restaurants, qui portaient leur nom : sophora, marronniers, peupliers et tilleuls.

Les prés du bord de Seine, situés au lieu-dit "Les Prés Blondeau" (de nos jours, quai de Seine), appartenaient vraisemblablement autrefois à un certain M. Blondeau. Ils ont été acquis en 1842 par la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Rouen, qui commença à les revendre dix ans plus tard après avoir construit les voies.
La maison Houpy
Jean Houpy, marchand de vins, acheta plusieurs de ces terrains à partir de 1896. L'année suivante, il construisit la maison, où il installa son restaurant.

Trois peupliers permettaient de le repérer, lorsqu'on venait de Villennes par le chemin de halage.

Le restaurant disposait d'un "port", où l'on pouvait s'embarquer pour pêcher ou ramer.
Le restaurant et ses terrasses
Après le décès de Jean Houpy, cet établissement, qui ne s'appelait pas déjà "Aux Peupliers", fut géré par M. Devos.

Cinq autres propriétaires se succédèrent de 1923 à 1948. Le dernier exploita le restaurant jusque vers 1965.
La terrasse, située sous des arbres (autres que des peupliers), et la balustrade la séparant du chemin existaient déjà en 1920.

Léon Didier y installa, vers 1930, une pergola et aménagea l'autre terrasse, située en bordure de la Seine, où les clients étaient auparavant abrités du soleil par des parasols.

Léon Didier (1881-1931) avait été coureur cycliste professionnel de 1910 à 1922. Second, en demi-fond du Championnat national en 1920 et premier l'année suivante, il a été l’entraîneur de Robert Grassin puis de son ancien adversaire Georges Sérès. Il recevait, dans son restaurant de la rive villennoise de la Seine, de nombreuses personnalités, notamment du monde du cyclisme.

Les Villennois les plus anciens se rappellent encore les repas pris chez Monsieur et Madame Jourde, qui lui a succédé en 1948, après trois autres propriétaires. Certains y ont même fêté, en famille, leur mariage.
Le logement de familles immigrées
Après la fermeture de l'hôtel-restaurant, plusieurs personnes l'achetèrent, vers 1967, pour louer ses chambres à des familles immigrées, la plupart portugaises. Dix ans plus tard, l'état insalubre des lieux conduisit la municipalité et la préfecture à reloger les locataires et à démolir l'ancien restaurant des Peupliers.
