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Les Pigeons
La maison que nous présentons ne porte plus le nom qu'elle avait autrefois.
Elle a été construite par des agriculteurs du village sur un terrain, qui avait été une partie du jardin de Marie Marthe de Cotte, la mère du dernier seigneur de Villennes, Pierre Paul Gilbert de Voisins.
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Ses propriétaires actuels l'ont transformée en une très agréable habitation, alors qu'en 1978 elle était assez délabrée, une partie du sol du rez-de-chaussée étant encore en terre battue ; elle était divisée en deux, un escalier extérieur desservant la partie supérieure.
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La cave voûtée ainsi que les poutres, apparentes dans la plupart des pièces, et dont certaines ne sont pas vraiment rectilignes, sont caractéristiques de l'époque de la construction de la maison : un peu avant le milieu du 19ème siècle. |
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Ses propriétaires successifs
Le schéma, qui suit, présente les différents propriétaires, dont l'un possédait une grande partie de l'île de Villennes. Elle a appartenu ensuite à ses nièces puis à un ingénieur parisien et à un jardinier.
Un jardin de l'épouse du
seigneur, devenu celui de la maison commune
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Pour l'histoire du terrain avant sa vente par la commune en 1845, il convient de se reporter à celle de la maison commune, dont il était une partie du jardin : - l'épouse de l'avant-dernier seigneur l'a léguée aux villennois pour servir d'école de filles et d'hospice, gérés par deux religieuses, sœurs de Nevers, - bien national après la Révolution, la maison a été achetée, avec son jardin, par la commune pour en faire l'école-mairie-presbytère. |
En 1844, le maire, François Simon, décide de vendre la plus grande partie du jardin afin de financer la construction de l'école de la rue de Neauphle.
Une famille ancienne d'agriculteurs établit sa demeure
Les acquéreurs de l'un des lots, en mai 1845, sont François Augustin Meunier, agriculteur, et son épouse, Catherine Joséphine ; leurs ascendants paternels ont été présents à Villennes depuis les années 1630. La famille Beaugrand, dont leur belle-fille est issue, est elle-même dans la commune depuis la décennie 1660.
Ce sont eux qui font bâtir la maison. La succession du propriétaire, après son décès en 1890, semble avoir occasionné des problèmes familiaux : il avait fait donation à sa veuve d'un quart en pleine propriété et d'un autre en usufruit et avait légué la nue-propriété de ses biens à sept petits-enfants alors que leur père en avait l'usufruit. La cohabitation difficile entre les 3 générations est-elle à l'origine de l'instance en justice, qui a conduit à un jugement ordonnant la vente, pour le partage des biens, en 1894 ?
C'est la grand-mère qui rachète l'ensemble et conserve la propriété jusqu'à la fin de 1899.
Un investisseur foncier accroît son parc de maisons de rapport
Edouard Eugène Briens, qui était receveur de rentes à Paris, est encore connu de nos jours par l'avenue de l'île, à laquelle il a donné son nom. Il acheté plusieurs propriétés de Villennes avant de devenir propriétaire de l'île de Villennes afin de la lotir.
Il acquiert la maison "Les Pigeons" pour la louer : l'un des occupants y installera un élevage et un commerce de volailles. Il n'y a pas de trace de pigeonnier ; par contre, des cabanes à lapins mobiles seront encore présentes en 1921.
Après son décès en 1904, ses deux nièces,
habitant avenue de Versailles à Paris, héritent de la
propriété. Une vente aux enchères publiques a lieu,
le dimanche 1er décembre 1912, pour vendre deux
maisons de rapport, dont la villa "Les Pigeons", ainsi que le
lotissement de l'île. Marie
Eugénie et Marie Othélie Royer peuvent ainsi
rembourser les nombreuses dettes de leur oncle.
Un voisin étend sa propriété
M. Ouroux est alors propriétaire du terrain voisin, sur laquelle se trouve l'ancienne "maison commune". Le maire, Alfred Laumonier, possède celui où se trouve, de nos jours, le central téléphonique, qui était également à l'origine une partie du jardin de l'école-mairie-presbytère ; de l'autre côté, l'ancienne maison du prévôt, la geôle, appartient à Auguste Jacques de Saint-Germain. Cet ingénieur, demeurant à Paris rue du Delta, achète la maison.
L'annonce légale, publiée le 1er mars 1913 dans le journal Le Courrier de Versailles, donne une description de la maison :
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Une propriété, sise à Villennes-sur-Seine [...] route de Médan, chemin de grande communication n° 150, appelée « Les Pigeons », comprenant divers corps de bâtiments à usage d'habitation, installation pour élevage et commerce de volailles, cour et jardin, remise au fond du jardin ; le tout, clos de murs, tient, par devant, la route de Médan ; d'un côté, Monsieur de Saint-Germain, acquéreur, mur mitoyen ; d'autre côté, Monsieur Laumonnier, mur séparatif dépendant de la propriété vendue, et par derrière, Monsieur Ouroux, mur séparatif mitoyen. Etant observé qu'il existe dans la propriété des cabanes à lapins mobiles qui ne font pas partie de la vente. |
Auguste Jacques de Saint-Germain louera la maison à Monsieur Hamelin, maçon, et Monsieur Compain, marchand de beurre.
Un jardinier aménage son propre jardin
En 1921, M. de Saint-Germain revend la propriété, imposant qu'aucune construction ne soit élevée sur la partie la plus proche du terrain voisin, qu'il conserve.
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C'est vraisemblablement, à cette occasion, que le puits foré à la limite des deux terrains est partagé et devient mitoyen.
Les cabanes à lapins existent encore. Alfred Laumonier possède toujours le terrain voisin de l'autre côté, tandis que M. Aubel a acquis l'ancienne maison commune. |
Le nouveau propriétaire, Paul Eugène Macle, est employé comme jardinier par le propriétaire d'une villa de Villennes, Monsieur Hellstern.
L'une des deux parties de la maison appartiendra encore, en 1978,
à la veuve et à la fille de son fils.
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La ferme Lamiraux De nombreux Villennois ont connu le restaurant Au Berceau, qu'une agence immobilière a remplacé en face de l'église. Seuls les plus anciens savent que l'allée située à sa gauche conduisait à l'une des quelques fermes du centre du village. |
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Ce passage fut percé à l'emplacement d'une écurie, après la division de la propriété en 1901, pour donner accès à la cour de la ferme. |
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Jusqu'au décès, en 1929, de son propriétaire,
Eugène Théodore Lamiraux, maire pendant les sept
précédentes années, un bâtiment qui existe
toujours abritait 200 moutons, 50 poules, 2 chevaux, des lapins
ainsi que le cochon tué et remplacé chaque année.
Les moutons, qui paissaient le plus souvent dans l'île de
Villennes, pouvaient parfois être rencontrés sur la place
de la gare (actuelle place de la Libération), comme l'a
relaté Jean
Barbier dans le récit de son arrivée dans le village
en 1926.
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La maison et ce bâtiment agricole, transformés, sont restés la propriété de l'un des petits-fils d'Eugène Théodore Lamiraux, Eugène Leborgne, toujours très alerte et habile. Il avait installé son atelier dans une partie de la maison : son activité professionnelle consistait à entretenir et réparer tous les équipements, mobiliers et appareils médicaux, des cabinets de dentistes. Certains d'entre eux avaient été vendus par Jean Barbier ... |
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Eugène Joseph Lamiraux avait hérité de cette
propriété, après le décès, en 1836,
de son père Nicolas dont son propre père, portant le
même prénom et également cultivateur, lui avait fait
donation en 1827. Lorsqu'il décéda en 1900, sa veuve,
Mérisse Sophie Mélanie Bodin, la partagea, ainsi que de
très nombreuses terres agricoles, entre leurs deux enfants :
- Eugène Théodore, cultivateur à Gaillon,
- Marie Angèle Anna, l'épouse de Jules Léon Bodin
qui exploitait le restaurant "Au Berceau", avant de s'installer au bord
de la Seine en ouvrant le restaurant Aux
Tilleuls.
Le tirage au sort des deux lots respecta leurs choix professionnels ! La ferme (en gris sur le plan ci-après) fut attribuée au premier ; sa soeur reçut l'autre partie (en jaune sur le plan), comprenant le restaurant.
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La maison d'habitation, du côté de la place de l'Eglise, où était installé le restaurant, avait été construite en 1887. L'autre, située à l'arrière, est bien plus ancienne : elle figure sur le plan cadastral de 1821 ; toutes deux sont présentes sur le plan-relief, représentant le village en 1896. |
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| L'étude de la charpente de sa toiture permettrait, peut-être, de préciser l'époque de sa construction. |
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La belle cave voûtée est également
caractéristique. Nous n'y avons pas trouvé quelques
bouteilles de vin de Villennes oubliées.
Il y avait des vignes parmi les nombreuses terres que possédaient la famille Lamiraux ; elle produisait son vin comme la plupart des agriculteurs du village. La foulerie peut être distinguée sur le plan de division de la propriété en 1901. Placez y le curseur afin de mieux lire les dénominations des différents locaux. |
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Cette maison d'habitation comprenait, alors, une cuisine, une salle à manger, et trois chambres à l'étage. Dans le bâtiment perpendiculaire se trouvaient une ancienne écurie, devenue un magasin de graineterie, et une chambre à l'étage. |
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Eugène Théodore Lamiraux avait creusé le terrain montant en forte pente vers la propriété "La Source" pour y construire ce bâtiment à la place de divers autres : une remise, un manège à batteuse et une étable à porcs. Plus aucun animal n'y est logé depuis 1930. |
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