Nomination d'un préfet et d'un maire

 

La constitution de l'an VIII a été ratifiée par un plébiscite, le 7 février 1800. Un des premiers actes du Consulat, qui gouverne la France depuis cette date, est de réglementer l'administration départementale avec la création des préfets. Le premier préfet du département de Seine et Oise est Germain Garnier, ancien administrateur du département de la Seine.

La vie communale est également transformée. Il y a désormais dans chacune des communes, quelle que soit son importance, un maire et un conseil municipal. Les conseillers municipaux sont nommés par le préfet à partir d'une liste de notabilités ; les maires et les adjoints sont nommés par le préfet ou le Premier consul suivant l'importance de la commune.

A Villennes c'est Henry Lelarge, propriétaire de la ferme de Marolles, qui est nommé Maire et Benoît Rédaux, vigneron, Adjoint.

Le maire administre, en 1801, une commune de 455 habitants, population essentiellement agricole qui se compose d'après le recensement de :

- 89 hommes mariés ou veufs,
- 102 femmes mariées ou veuves,
- 143 garçons de tout âge,
- 113 filles de tout âge
- 8 défenseurs de la patrie.

Premières décisions du conseil municipal

Le conseil municipal a deux décisions à prendre, au cours de cette année 1801 :

? rectification des limites territoriales avec la commune de Médan : un différend oppose Villennes à sa voisine à propos de l'île des "Couleuvres" (île du Platais). Le 22 mai, les deux communes se réunissent et décident à l'unanimité "que la demande de la commune de Médan est de toute justice" et que "la pointe de l'île des Couleuvres, dans l'alignement des bornes des deux communes restera à celle de Villennes et l'autre partie à celle de Médan."

? établissement d'une mairie : il est fait mention pour la première fois, dans les délibérations du conseil municipal, de la "maison commune" établie dans l'ancienne maison des s?urs de Nevers. Le 25 octobre, le conseil délibère sur les dépenses à faire dans ce bâtiment : "Le maire fait lecture de l'état des dépenses susdites montant à la somme de 31 francs et invite les membres présents à ouvrir leur opinion sur l'objet soumis à leur approbation". Après quelques débats, l'établissement d'une mairie est décidé, "Considérant que tous les articles de dépenses cy énoncées étaient indispensables au nouvel ordre des choses et approuve les dites dépenses dans leur contenu."

Retour de la famille du dernier seigneur de Villennes

Le Premier consul, en 1800 et surtout en 1801, décide de radier des listes des émigrés un nombre de plus en plus important de ceux-ci, qui lassés par dix ans d'émigration souvent miséreuse, reviennent quand ils constatent que tout danger est passé.

La veuve du Président Pierre Gilbert de Voisins (dernier seigneur de Villennes, mort décapité le 15 novembre 1793) et ses enfants, rentrent en France à la fin de l'année 1800 ; elle décède le 17 avril 1801 à Paris. La radiation définitive de la liste des émigrés sera prononcée le 8 juillet 1801 pour elle et ses héritiers qui pourront rentrer dans la jouissance de leurs biens dont la vente avait été suspendue.

Le jeune comte Pierre Paul Alexandre Gilbert de Voisins réside à Paris, mais sa s?ur Anne-Marie, mariée au vicomte Charles Marie Eustache d'Osmond, vient s'installer à Villennes dans le château. Ils trouvent cet ancien château des Perdrier dans un état complètement délabré et vont commencer la transformation des communs ; ceux-ci deviendront le "château" qui subsistera jusqu'au début du siècle suivant.

Le vicomte d'Osmond deviendra le maire de Villennes en 1807.