La soirée-anniversaire
L'Association Culturelle de Villennes a été fondée le 4 février 1967. Pour célébrer ses 40 ans les membres de l'association se sont réunis, le 9 février 2007, avec quelques descendants immédiats des fondateurs, afin de leur rendre hommage. Etaient notamment présents le fils du Docteur Fernand Hanon, premier président, ainsi que l'un des fils de Georges Aubry et de Maurice Magnet ainsi que la fille de Jean Barbier.
![]() Le Docteur Pierre Hanon |
|
![]() Christophe Magnet |
|
Janine Barbier a soufflé les bougies de l'un des excellents gâteaux préparés par des membres de l'association, avec le président actuel, Michel Kohn. Pour voir quelques autres photographies de cette soirée, cliquez ici puis sur l'image. |
![]() |
Les débuts de l'association
Après avoir évoqué les principaux événements de l'année 1967 à Villennes, en France et dans le monde, le président a lu quelques articles des bulletins municipaux de cette année.
Editorial du maire dans le Bulletin Municipal n° 14 de mai 1967
|
Il vient de se former une association qui porte nom : ASSOCIATION CULTURELLE DE VILLENNES-SUR-SEINE Cette association a été formée sous la loi de 1901, c'est-à-dire sans aucun bénéfice pour personne, tous les bénéfices allant exclusivement à la Société pour lui permettre d'organiser certaines manifestations. Le but principal de cette association est d'assurer la publication d'un très bel ouvrage écrit par un Villennois, M. Marcel MIRGON. Son titre : VILLENNES ET SES SEIGNEURS. Pour éditer ce livre, il fallait réunir une somme importante, car sous aucun prétexte, nous ne pouvions envisager de faire participer le budget de la Commune à cette opération, nous avons besoin de toute notre trésorerie, pour l'aménagement de la Commune et, malheureusement, elle est minime. J'ai donc pensé qu'il devait être possible de réunir les fonds nécessaires avec le concours de bonnes volontés et j'ai pu, grâce à la compréhension et à la gentillesse d'une vingtaine de personnes, réunir plus de 2 millions d'anciens francs pour assurer cette édition. Il s'agit d'un ouvrage remarquable, toute l'histoire de VILLENNES et des communes avoisinantes, allant de l'époque des Gaulois à nos jours. Son auteur a passé de nombreuses heures de ses loisirs, en recherches, pour réunir tous les documents nécessaires. Ce livre est à l'impression et il doit sortir en juin prochain. Cette édition sera luxueuse, largement illustrée et aura sa place dans toutes les bibliothèques et je suis certain qu'elle devrait intéresser beaucoup de personnes. Ce livre sera vendu, par nos soins, à un prix plus que raisonnable, de façon à ce que toutes les familles soient susceptibles de le posséder, le but de notre association étant d'éduquer et d'apporter des connaissances et des distractions à tous dans tous les domaines. Cette association se propose, dons la suite, d'organiser des réunions, des soirées de conférences musicales, médicales, ou d'histoire, en un mot, une décentralisation culturelle et artistique, à l'échelle de VILLENNES, bien entendu ! Bien sûr, nous allons entendre aussitôt des critiques, VILLENNES est une trop petite commune pour réussir une chose de ce genre ... Tout a été essayé en vain... Les gens ne veulent pas sortir de chez eux ! etc... Mais si personne ne veut tenter l'essai, rien ne se fera et qui prouve après tout que les Villennois ne seront pas satisfaits si nous offrons des réunions intéressantes et agréables, pouvant leur apporter quelque chose ? Nous avons confiance et nous tentons la chance. Nous verrons bien si vraiment il est impossible de réussir. Je tiens à remercier très sincèrement les personnes qui m'ont apporté leur précieux concours financier et leurs encouragements ; nous ferons ensemble l'impossible, et j'espère que nombreux seront les Villennois qui nous aideront par leur soutien et leur présence. Merci également à M. M. MIRGON qui, dans un très beau geste, a abandonné ses droits d'auteur au bénéfice de l'association. Le comité de gestion de cette association est formé des Membres Fondateurs dont les noms suivent et qui ont apporté une contribution importante pour permettre l'impression de cet ouvrage : Mesdames NOUJAIME et PEYRAUD ; Messieurs ABONAL, AUBRY, BEAUCOUR, BURGEL Raphaël, BURGEL Roger, CALVAT, CHAILLET, Dr HANON, HUARD, LIZERAY, MAGNET, PETITJACQUES, PEYRAUD, PILLAS, ROBIN, RUFFIN, SAMUEL, YENI. Lors de l'assemblée constitutive, de cette association, le comité de gestion a désigné les membres du conseil d'administration : Président : M. le
Docteur HANON, Gynécologue, Assistant des
Hôpitaux de Paris, Professeur au Collège de Médecine, Officier
de la Légion d'Honneur M. PETITJACQUES aura la responsabilité de l'organisation des manifestations. Il sera aidé dans cette tâche par MM. BARBIER, PAILLARDON, POGNANT, membres actifs et autres membres bénévoles. M. LE VIAVANT, Receveur des Postes, a accepté de remplir les fonctions de Trésorier adjoint. Les cotisations ont été fixées comme suit : Membre Fondateur : 50 francs par an. Membre Bienfaiteur : 250 francs minimum en un seul versement. Membre Actif : la cotisation annuelle a été fixée à 10 francs réduite à 5 francs pour les membres n'ayant pas atteint leur majorité. Cette cotisation de Membre Actif a été fixée à un prix modique pour permettre à tous de participer à cette action. Je pense que nombreux seront les Villennois et les Villennoises qui voudront bien nous aider, car, si nous voulons organiser des manifestations, il faut bien que des moyens financiers soient à notre disposition. Ce livre sortira, en principe, au mois de juin et nous organiserons une fête à VILLENNES, dont je vous parlerai bientôt. Jean ROBIN. |
Editorial du maire dans le Bulletin Municipal n° 15 de juin 1967
|
La première manifestation de l'Association Culturelle de VILLENNES, qui s'est déroulée le Dimanche 11 Juin, fut une réussite incontestable. La présentation de l'ouvrage de M. Marcel MIRGON a été l'occasion pour l'ensemble des habitants, d'une part l'occasion de manifester ses sentiments respectueux à l'auteur villennois et également de prouver sa satisfaction de connaître, par la lecture de ce livre fort documenté, les origines de Villennes. De plus, la qualité exceptionnelle de l'édition fut une surprise, car il s'agit d'un très beau livre. Dès 10 heures, les premiers intéressés venaient acheter le livre pour posséder la dédicace de M. MIRGON qui eut un mot aimable pour tous et ce défilé dura jusqu'à 11 heures et demie, heure à laquelle M. MANIERE, Sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye, est arrivé pour présider cette manifestation. De nombreuses personnes étaient là pour le recevoir et lui réserver un accueil chaleureux. M. le Docteur HANON, Président de l'Association, dans une improvisation toute spontanée, le remercia de sa présence qui montre bien tout l'intérêt qu'il porte à ces associations culturelles. M. le Préfet répondit pur une très belle allocution. Il a fait ressortir tous les charmes de notre Commune, son site remarquable, sa situation résidentielle, sans oublier qu'à côté de toutes ses qualités naturelles qu'il faut préserver au maximum, des problèmes humains sont posés auxquels il faut penser. Il assura l'Association et la Commune de toute sa sollicitude et adressa des compliments à Monsieur MIRGON qui, très ému de cette manifestation en son honneur, le remercia à son tour. Le vin d'honneur qui était offert à l'issue de cette cérémonie réunissait autour de M. MIRGON : M. le Sous-préfet, MM. RICHARD, député, LEGRAND, maire d'Orgeval, BOIS, maire de Médan, BARBEZAT, maire adjoint de Poissy et les adjoints, M. le Dr PAUWEL, maire de Verneuil et son adjoint, M. LABRUNE, délégué cantonal, M. LACHÈZE, directeur de l'hôpital de Poissy, MM. et MMmes les conseillers de Villennes, les présidents des sociétés locales, M. le Dr HANON, président de l'Association, Mme PEYRAUD, vice-présidente et les membres de l'Association, le Dr FAUVEL, M. de LASSUCHETTE, MMmes les directrices des écoles et leurs adjointes et de nombreux invités. Un déjeuner organisé par les membres fondateurs en l'honneur de M. MIRGON et présidé par M. le préfet réunissait les membres au Restaurant du Moulin Rouge. L'ambiance était des plus agréables et la journée se termina par une visite au Yachting-Club de Villennes où nous fûmes reçus par M. RUFFIN, Président du Club et Madame. A 4 heures, dans la Salle Communale, un concert fut offert aux Villennois par l'Association. Un très beau programme fut exécuté par l'harmonie de Poissy sous la direction de son chef, M. BEDEL. Beaucoup de monde pour écouter ce très bel orchestre et chacun emporta un excellent souvenir de cette journée trop rare bien sûr à Villennes, mais qui se renouvellera dans la suite pour le plaisir de tous. Voilà donc un heureux début pour l'Association qui prépare dès maintenant un calendrier pour la rentrée d'octobre. Une série de conférences, concerts de musique de chambre, de projections de films, etc., en un mot de quoi divertir et intéresser tous ceux qui, je l'espère, répondront avec ferveur à cette initiative. Je tiens à remercier toutes tes personnes qui se sont dérangées pour venir soit acheter le livre, soit pour marquer par leur présence l'intérêt qu'elles portent à l'Association. C'est là un important encouragement qui nous incite à poursuivre le but que nous nous sommes fixé. Nous prouvons ainsi qu'il y a à Villennes des éléments pour mener à bien cet essai. Mes remerciements vont aussi aux propriétaires de la librairie de Villennes, M. et Mme RIVIERRE, qui ont bien voulu se charger de la vente du livre pour nous aider et cela au prix normal, sans bénéfice pour eux «dans le but de participer au succès» nous ont-ils déclaré, un geste très aimable de leur part devait être signalé. Un dernier mot pour mettre à l'honneur également tous ceux qui ont participé au succès de cette journée, cette équipe qui prépare, veille et pense à tout et dont l'organisation fut impeccable. Aussi, merci à Messieurs PETITJACQUES, BARBIER, RISSER, POGNANT, PAILLARDON qui se dépensent sans ménager leur peine, également à Mme ESSELIN qui s'occupa de l'organisation du vin d'honneur, aidée par quatre charmantes jeunes filles. Jean ROBIN |
Annonce du concert de l'ACV dans le Bulletin Municipal n° 15 de juin 1967
Dimanche 25 Juin à 11 heures, Salle Communale, aura lieu un Concert placé sous le patronage de l'Association Culturelle l'Orchestre Symphonique du Ministère des Finances Programme 1 - Ouverture de La Bohémienne (Bälfe) 2 - Symphonie La Surprise (Haydn) 4 mouvements 3 - Le Roi d'Ys (ouverture) É. Lalo - violoncelle solo M. Schmit 4 - La Feria (suite en 3 mouvements) Lacome Bien entendu l'heure n'est peut-être pas très favorable pour se déplacer mais la qualité exceptionnelle de cet Orchestre mérite le déplacement et j'espère qu'il y aura beaucoup de monde pour applaudir cet ensemble. l'entrée est gratuite |
Compte rendu d'une fête dans le Bulletin Municipal n° 15 de juin 1967
Ce texte ne concerne pas directement notre association, à part la mention du sketch de Jean Barbier, qui organisait alors les spectacles villennois, y compris ceux de l'ACV ; il a, toutefois, bien fait sourire les plus âgés de nos membres actuels qui prennent part aux repas des anciens offerts par la commune.
|
Fête des anciens Si le soleil n'est pas éclatant en ce dimanche du 2 avril, il fait cependant chaud au cœur, c'est le goûter de nos anciens. Sous la présidence souriante de Monsieur le Maire de VILLENNES, nous nous retrouvons entre amis. Charme des petites communes, nous nous connaissons tous, nous allons pouvoir égrener nos souvenirs, parler du passé, en un mot remonter le fil du temps ... Dès le seuil de la Salle des Fêtes franchi, l'ambiance est à la franche gaîté, à l'amitié. Accueillis par de toutes jeunes filles au charmant sourire et frais minois, nos invités sont dirigés vers des tables joliment dressées, garnies de sandwiches et pâtisseries, invitant à la gourmandise. François et Pierre LONCLE attaquent leur premier morceau de musique à 15 heures, ils vont nous entretenir plusieurs fois au cours de l'après-midi. Félicitons-les, ils ont un talent certain et beaucoup de gentillesse. Comme les années précédentes, Madame BIZOT nous tient sous le charme de sa voix. Accompagnée de Mademoiselle TRUET elle chante avec chaleur des chansons d'hier et d'aujourd'hui pour notre plus grand plaisir. VILLENNES est à la page, dans le vent, nos amateurs nous font une brillante démonstration de musique moderne. A noter la qualité d'ensemble de cette formation. Continuez à vous perfectionner et bonne chance.
Un après-midi passe vite, trop vite, l'heure de la remise des paquets étant arrivée, notre Fête prenait fin. Nous espérons que chacun d'entre vous en gardera un bon et réconfortant souvenir, que nous avons réussi à vous distraire ; nous vous disons à l'année prochaine. Mais avant de terminer que tous ceux et toutes celles qui ont apporté leur concours à la réussite de cette fête trouvent ici l'expression de nos remerciements. Vous, les commerçants, dont la générosité a permis de faire naître des sourires. Vous, les organisateurs, peu nombreux en cette période de fête, qui avez pris sur votre temps, abandonnant parfois vos propres invités. Vous, jeunes et sympathiques artistes qui êtes venus vous produire sur la scène de notre Salle des Fêtes. Vous, Mesdemoiselles qui avez fait la vaisselle (pas amusant) avec tant de bonne grâce. Vous, Messieurs qui après votre journée de travail êtes venus aider a préparer la salle, à vous tous en fin, Merci. La Commère. |
Les participants de notre fête ont également contribué à sa réussite. Elle s'est aussi terminée par la vaisselle, mais amusante quand elle faite par une dizaine de personnes. Un grand merci aux membres de l'association qui ont participé à son organisation et à ceux qui ont déployé leurs talents culinaires pour réaliser un buffet gastronomique.
Qui étaient les fondateurs de l'ACV ?
Après avoir rappelé les débuts de l'association, le président a présenté les quelques Villennois qui ont permis qu'elle existe.
Nous devrions parler au présent de Roger Burgel qui est, à notre connaissance, le seul fondateur encore en vie en 2007. Grâce à leurs proches, que nous connaissions ou que nous avons retrouvés (le Docteur Pierre Hanon, le Docteur Jacques Robin, Christian Aubry, Madame Magnet, Patrick Burgel), nous pouvons raconter les origines et les parcours des membres du premier conseil d'administration, qui ont été très différents, avant qu'ils se rencontrent à Villennes.
Fernand Hanon
Né en 1908 en Tunisie, il est venu assez jeune en France où, après une année de droit à Lyon, il a fait des études de médecine. Il est devenu gynécologue-accoucheur. Professeur au Collège des Hôpitaux de Paris, il a été chef de service de la maternité de Nanterre.
Entré dans la Résistance pendant la guerre, il a rejoint, à Londres, l'équipe des hommes de la France Libre du Général de Gaulle. Avec la coopération de l'Intelligence Service, André Dewavrin, dit le colonel Passy, avait créé en 1940 le Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA), dont le but principal était de recueillir des informations sur les manœuvres militaires allemandes tout au long des côtes de l'Atlantique et de la Manche. Il y avait également un service des renseignements non militaires, dont le Docteur Fernand Hanon a pris la responsabilité. Les principaux problèmes concernaient les liaisons, au moyen de parachutages et de débarquements d'agents clandestins puis d'atterrissages de petits avions, et les transmissions par radio.
Après la guerre, le Docteur Fernand Hanon a conservé des liens avec Lazare Rachline, auquel il avait succédé au BCRA. Celui-ci était un ami de Marcel Bleustein-Blanchet, dont le beau-frère, Wolf Lévitan, lui a loué sa propriété Castel Villennes. Alors que le patron de Publicis avait acheté une maison dans l'île de Villennes, il a acquis la villa "Clairefontaine" de l'avenue Clémenceau.
Après son décès en 1985, son fils est venu y résider. Le Docteur Pierre Hanon a également étudié la médecine, qu'il a pratiquée en tant que généraliste à Paris.
Jean Robin
![]() |
Il est né, en 1897, à la Roche-sur-Yon, en Vendée. Très bon musicien, il a obtenu un 1er prix de violon au Conservatoire de Nantes mais il a dû abandonner le violon pour son épouse.
Sa carrière professionnelle au sein de la société Baignol et Farjon l'a conduit à en assurer la direction régionale de Nantes puis la direction générale. Cette société fabriquait des crayons et des crayons à bille après avoir créé la plume Sergent-Major en 1881 ; elle a ensuite été reprise par la société Conté, rachetée par Bic. |
![]() |
![]() |
|
Jean Robin y a créé une filiale spécialisée dans les produits de beauté pour artistes.
|
Il a acquis, avant la guerre, un terrain dans l'île de Villennes où il a fait construire la villa Franjacq, dont il aimait cultiver le jardin et soigner ses fleurs. Il s'est attaché de plus en plus à notre village lorsqu'il a pris sa retraite. Aimant les contacts, il a accepté la suggestion de M. Petitjacques d'entrer au conseil municipal. Il a succédé à Marcel Poulailler comme maire en 1965. Parmi ses réalisations communales, on peut noter la création du bulletin municipal et de la crèche ainsi que les études pour la création du golf. Lorsqu'il a quitté sa fonction municipale en 1977, il a pris la présidence de l'ACV, dont il avait été l'un des fondateurs.
A 78 ans, il est devenu médiateur de la zone de Saint-Germain-en-Laye.
Sa fille, Françoise Morice, a œuvré pour le bien-être et la beauté des hommes et principalement des femmes, en créant et développant un Centre d'Esthétique ainsi qu'une gamme de produits cosmétiques, complétés par un institut de formation.
Quant au fils de Jean Robin, il s'est attaché à soigner les hommes puis à améliorer la santé de l'Humanité. Le Docteur Jacques Robin a eu une carrière très variée, évoluant dans des milieux très divers : médicaux, scientifiques, industriels, politiques et culturels : après la pratique de la médecine, en tant qu'interne et assistant des Hôpitaux de Paris, il a dirigé le Laboratoire Clin-Midy, devenu la société pharmaceutique Sanofi. Il a fondé en 1969 le groupe des Dix, qui réunissait des personnalités très diverses des univers de la Science et de la Politique, avant de diriger le Centre d'Etudes des Systèmes et des Technologies Avancées.
Il a ensuite continué à participer à des groupes de réflexion et à écrire des ouvrages, dont le dernier L'urgence de la métamorphose, paru en janvier 2007, aborde des thèmes fondamentaux tels que l'écologie et l'économie, pour inciter les générations actuelles, en particulier les jeunes, à agir pour imaginer un avenir humaniste.
Georges Aubry
|
Né en 1920, il s'est installé à Villennes, rue des Iselles, en 1946 ; il a longtemps été le seul pharmacien du village, apportant de précieux conseils à la population, dans son officine de l'avenue Clémenceau avant d'en tenir une autre à Poissy. Il s'est investi 30 ans au sein du Conseil municipal, de 1953 à 1983. Grand sportif, il pratiquait le tennis. Un an après la fondation de l'ACV, il a été le principal artisan de la création de l'Association Sportive de Villennes, dont les premières sections réunissaient les pratiquants du judo et du football. |
![]() |
Il nous a quittés en février 2004.
Maurice Magnet
![]() |
Il est né en 1921 dans le département de la Loire, entre Roanne et Saint Etienne. Après la guerre, il a poursuivi ses études à l'Ecole Nationale Supérieure d'Hydroélectricité et de Mécanique de Grenoble. Ingénieur en électricité, il s'est spécialisé en hydraulique et a construit des barrages en France et à l'étranger. Il a d'abord participé à l'édification de celui de Castillon, à Castellane sur le Verdon puis à celui de Tignes. Il a ensuite rencontré un entrepreneur, qui lui a confié la construction d'un barrage en Turquie, dans la partie asiatique d'Istanbul. |
A son retour en France, il a travaillé dans une société qui construisait des bâtiments préfabriqués en béton armé selon le procédé Camus. Certains de ces logements ont été construits dans le cadre du plan d'urgence, qui a suivi l'appel de l'abbé Pierre, en 1954. Ses activités professionnelles se sont poursuivies dans la construction d'immeubles d'habitation et de bâtiments industriels.
Son épouse lui a donné sept enfants ; la plus connue est la comédienne Cécile Magnet, qui a joué, depuis 1975, dans une quarantaine de films (notamment A nous les petites anglaises et Trois hommes et un couffin) et de téléfilms (en particulier, Jeanne d'Arc dont elle tenait le rôle principal). Habitant à Vernouillet, la famille est venue, en 1955, à Villennes dans la belle maison "Les Izelles", à l'angle de la rue portant ce nom et du chemin de la Sourde. Maurice Magnet a trouvé la sérénité dans cette maison et son jardin.
|
Georges Aubry lui a proposé d'entrer dans l'équipe de Jean Robin pour s'occuper des travaux. Après deux mandats comme conseiller municipal, il est devenu maire en 1977 et a occupé cette fonction jusqu'en 1989. Parmi ses principales réalisations, on peut noter la restauration de l'église Saint-Nicolas et la réalisation de la nouvelle mairie. |
![]() |
Roger Burgel
Sa famille était originaire de Tunisie, où ses ancêtres seraient arrivés de la ville d'Iena à l'époque des croisades. Elle a donné une longue lignée de rabbins.
Après des études d'agronomie, son père, Albert Burgel, a participé à la réorganisation de l'agriculture tunisienne. Lorsque sa mission a été terminée, au début du XXe siècle, il est devenu représentant en lingerie et en tissus.
Son frère Simon l'a remplacé lorsqu'il a accepté la proposition de son employeur, "Les fils d'Emmanuel Lang", de succéder au représentant français qui venait de décéder. Il a habité à Paris, à Tours, et à nouveau à Paris, rue de Maubeuge. Il s'est marié vers 1910 avec une femme qui venait de Turquie, rencontrée dans la communauté juive de Paris. Elle lui a donné quatre fils (Victor, Michel, Raphaël, Roger) et une fille, Lisette, nés entre 1912 et 1919.
|
En 1925, Albert Burgel a acheté un terrain dans la rue des Iselles et y a fait construire une maison par le maçon Jean Gabirou. Lorsqu'elle a été terminée, elle correspondait exactement à ses besoins : il l'a payée immédiatement en espèces ! Il y a planté des rosiers et des pommiers de Tunisie. Roger y est venu fréquemment avec ses frères et sa sœur. |
![]() |
![]() |
La famille Burgel a posé devant la maison de Villennes, peu après sa construction, pour cette photo (de gauche à droite : Raphaël, Michel, leur père Albert, leur mère Beky et devant elle sa fille Elise, Roger, Victor et Simon, le frère cadet d'Albert) |
|
Les deux frères Roger et Raphaël étaient inséparables et associés depuis leur CAP de mécanique jusqu'à l'âge de la retraite. Ils avaient tous les deux des voix magnifiques et chantaient en duo de façon très agréable (ici Roger, qui avait également des talents humoriste, est au micro). Après avoir travaillé chez Citroën, ils sont partis à Lyon, où ils ont été représentants multicartes, vendant des produits très divers (lampadaires, tissus, …). |
![]() |
Pendant la guerre, ils sont entrés dans Résistance et ont effectué des missions de renseignement. Essayant de traverser les Pyrénées pour aller à Londres, ils ont été arrêtés par les Allemands et torturés, bien que Raphaël affirmait qu'ils étaient musulmans. Conduits à Compiègne, ils ont été déportés. Leurs frères aînés, Victor et Michel, avaient été mobilisés et faits prisonniers les armes à la main.
Leur père, Albert, a été arrêté à la sortie de la Gare Saint Lazare, venant de Villennes, en décembre 1943. Malgré l'intervention d'un inspecteur de police qui le connaissait, il a été enfermé dans un train en partance pour Auschwitz, dans lequel il est décédé.
Les quatre frères sont revenus de déportation, Victor ayant été rapatrié sanitaire par la Croix-Rouge en 1944.
Roger et Raphaël ont lancé, encore ensemble, une affaire pour vendre les briquets à gaz Silvermatch, fabriqués par la société de Robert Hocq, qui deviendra le président de Cartier Paris ; cette activité leur a apporté la réussite matérielle. Ensuite, ils ont travaillé dans le négoce de textile, avec Robert Attia, qui avait épousé leur sœur Lisette. Ils vendaient aux détaillants divers articles textiles, tels que des tissus, du prêt à porter, des tricots.
Après la vente de la maison familiale de la rue des Iselles, Roger a acheté, avec son épouse Colette, la maison située à l'angle de cette rue et de la rue de Poissy puis une autre, rue Gallieni.
En 2007, Raphaël habite toujours à Villennes, de même que l'une de ses filles ; on peut le rencontrer dans les rues du village mais malheureusement, à 93 ans, sa surdité ne facilite pas la communication. Roger, âgé de 90 ans, habite avec sa fille à la Ferté Saint-Aubin en Sologne.
Leur neveu, Patrick Burgel, fils de Victor, a commencé à faire du théâtre à Villennes avec Jean Barbier. Après avoir été professeur de français, il est devenu comédien, chanteur et imitateur. Il a participé à des émissions de radio sur RTL et RMC mais on se rappelle surtout l'émission "L'oreille en coin", qu'il animait le dimanche matin sur France Inter de 1970 à 1985. Il a joué dans des téléfilms et des séries de télévision (en particulier, Chateauvallon), dans des films au cinéma (notamment Les aventures de Rabbi Jacob et Les Visiteurs), ainsi que dans des pièces de théâtre. Il a écrit plusieurs livres et joue toujours, en tournée et dans des galas, son one-man-show Imaginer donne la migraine.
Complément ajouté après le décès de Patrick Burgel, survenu en juin 2012
Du théâtre au
cinéma Sur son site Internet, Babelio a ainsi résumé son roman La Tournée 42, qui commence à Villennes : 1942, sous l’Occupation, deux femmes juives fuient Paris. Une célèbre troupe de théâtre en tournée les recueille. Une formidable course poursuite s’engage avec la Gestapo française, elle-même à la recherche d’une collection de tableaux de maîtres. Sur fond de Molière se joue une comédie humaine pleine de rebondissements. L’intrigue nous fait découvrir les coulisses des théâtres provinciaux et leurs secrets. Fondé sur des faits réels, ce roman est un savoureux cocktail de suspense, d’amour et d’humour. |
Marcel Mirgon
La famille de son père, Jules Mirgon, était originaire de Meurthe et Moselle ; son arrière-grand-père Toussaint s'était installé à Orgeval, où il travaillait comme jardinier ; ses descendants, y sont nés et y ont vécu, son père étant venu à Villennes après son mariage avec sa mère : Louise Eugénie Decoulare-Delafontaine était issue, elle aussi, d'une famille d'Orgeval.
La maçonnerie était le métier traditionnel de la famille mais on y trouvait également un domestique et un journalier. Sa mère était couturière comme une de ses tantes, une autre étant blanchisseuse. Une tante de son père, Julienne Augustine, avait épousé Jules Lefevre d'Orgeval, qui travaillait également dans bâtiment ; plusieurs de ses descendants, dont un Villennois, ont été peintres.
Après avoir construit un grand nombre des maisons et villas de Villennes, son père s'est aperçu que certains propriétaires souhaitaient les vendre ou les louer pendant la belle saison. Il a donc changé de métier en 1880, pour exercer avec son épouse celui d'agent immobilier. Ils ont installé leur agence dans l'un des deux kiosques qu'ils ont fait construire près du passage à niveau. En 1921, l'agence a été transférée dans l'avenue Clémenceau, puis dans l'ancien pavillon du château ; elle été acquise, 3 ans plus tard, par Raoul Parigot qui l'a dirigée pendant une trentaine d'années avant de la céder à Antoine Arrio. En tant qu'éditeurs de cartes de postales, les parents de Marcel Mirgon ont permis de conserver la mémoire de notre village en images et lui ont donné l'envie de reconstituer son histoire.
![]() |
Il est né en septembre 1881 à Villennes, au premier étage de la maison de la Place de l'Eglise, située en face du Sophora sous laquelle débouchait la sente des Closeaux. Il était l'aîné de deux frères et d'une petite sœur, morte très jeune, qu'il a beaucoup regrettée. Il a commencé ses études à l'école communale de la rue de Neauphle et obtenu mon Certificat d'Etudes Primaires, avec dispense, à l'âge de 10 ans. Ses parents disaient qu'il avait déjà une mémoire extraordinaire ; elle lui a été utile lorsqu'il s'est intéressé à l'histoire du village. |
Son père, désirant qu'il devienne ingénieur, l'a envoyé au Lycée Francisque Sarcey à Dourdan. Il y a beaucoup souffert d'être privé de liberté ; il préférait regarder au ciel les oiseaux et les nuages qui se dirigeaient vers Villennes plutôt que de partager les jeux de ses camarades. En classe, en avance de deux ans sur la plupart d'eux, il avait du mal à suivre. Il se classait cependant 6ème ou 7ème sur 45 en général et premier ou second en lettres. Mais il était parfaitement nul en mathématiques, ce qui était ennuyeux pour un futur ingénieur ... Cet horizon ne l'attirait d'ailleurs pas du tout : il désirait être professeur de lettres ou d'histoire.
Marcel a terminé ses études à 15 ans, ses parents l'ayant retiré de l'école à la grande déception du directeur car leurs affaires immobilières ne s'étaient pas encore développées. Ils lui ont trouvé un petit emploi dans une banque ... Adieu l'Histoire et les Belles Lettres ! Il s'est mis à la tâche sans enthousiasme mais avec conscience et probité. Cela lui a réussi, sa carrière professionnelle s'étant entièrement déroulée dans la banque ; il a dirigé simultanément le Service de l'Escompte et des Engagements du Crédit Lyonnais et le tiers environ de ses agences de Paris.
En dehors de ses heures de travail il développait ses goûts pour la poésie et la littérature, fréquentant des artistes, devenus illustres, qui lui ont laissé des témoignages de leur amitié : Paul Fort, Mercereau, Albert Samain ... En semaine, il déjeunait de quelques sandwiches et d'eau claire, avec des amis, à l'Ecole des Beaux-Arts, avant d'arpenter les quais en fouinant dans les caisses des bouquinistes. Lorsqu'ils étaient en fonds, ils se rendaient à "la Source" pour offrir un verre à Bibi La Purée, le grand copain de Verlaine. Le dimanche, ils retrouvaient, dans l'atelier du peintre Meissonier à Poissy, le statuaire Félix Fevola et ses sœurs.
Toujours été très matinal, il trouvait le temps, avant de prendre le train pour aller travailler à Paris, de passer quelques moments dans le Bois des Falaises alors désert, pour y rêver à d'autres choses qu'aux échéances de sa banque.
|
Retraité, Marcel Mirgon a partagé son temps entre son jardin et ses études historiques. Animé d'un grand esprit de famille, il a commencé par dresser un arbre généalogique qui prend ses racines en l'an 1600. Puis, il s'est intéressé aux origines et à l'histoire de son village natal. Sous l'insistance du maire, Jean Robin, et avec le concours de l'Association Culturelle de Villennes, il a écrit le premier ouvrage qu'elle a édité. Il n'était pas un historien ni l'homme de lettres, qu'il aurait pu et aimé être ; il a toutefois reçu les Palmes Académiques en septembre 1970, deux ans avant son décès à l'âge de 92 ans. |
|
Ce texte sur la personnalité, autour de laquelle l'Association Culturelle de Villennes a été créée, est, en grande partie, issu de celui qui a alors été rédigé par Jean Robin, à partir des informations données par son fils Pierre Mirgon.