Un entrepreneur-restaurateur villennois marie sa fille avec le fils d'un instituteur
Le nom Manganne reste aujourd'hui connu à Villennes par la maison de la rue Maurice Dreux (autrefois rue du Chemin de fer puis rue de Seine) qui le porte.
Cette maison, ainsi baptisée par la municipalité qui l'a acquise et rénovée pour en faire des logements sociaux, aurait pu s'appeler la Maison Martin du nom de son premier propriétaire.
Albert Emile Manganne, instituteur devenu employé de banque, et sa fille Paulette, en sont propriétaires dans la seconde moitié du XXe siècle ; ils appartiennent à une famille d'instituteurs de père en fils : Louis Joseph (à Herblay), Albert et Martin (à Gonesse).
Martin Emile Manganne en hérite, vers 1911, d'Emile Ambroise Martin, son grand-père maternel ainsi que de nombreux terrains en divers lieux de la commune : Les Glaises, Les Graviers, La Nourrée, Sous les Falaises, Les Petits Groux.
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Cette famille d'une autre partie du département de Seine & Oise, devenue le Val d'Oise, vient à Villennes, après le mariage d'Albert avec l'une des filles de cet entrepreneur-restaurateur. Emile Martin est, en effet, le bâtisseur et l'exploitant de l'hôtel-restaurant "Le Sophora", et de son annexe de la rue du Pont, achetée ensuite par un autre de ses gendres, Ernest Eugène Churlet. C'est pourquoi une même tombe du cimetière de Villennes est partagée entre les familles Martin, Churlet et Manganne. La maison Manganne, située en face du face du restaurant, a vraisemblablement été également bâtie par l'entreprise d'Emile Martin, son premier propriétaire. |
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Caroline Manganne, qui devait être l'épouse d'Emile Martin, hérite de la maison en 1943, puis Albert, employé de banque, vraisemblablement son fils, en 1944.
Courriers entre Villennes et Gonesse
Emile Martin envoie à son petit-fils Emile
une carte postale représentant son hôtel-restaurant,
à la fin des inondations
de janvier 1910.
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Emile Manganne et son épouse connaissent bien Louis Jallabert, qui leur adresse ses meilleurs vœx au début de l'année 1912 au moyen d'une carte postale, représentant son restaurant.
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Le chef de la fanfare
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Dans les
dernières années d'activité de la fanfare
de Villennes (de 1927 à 1929), Albert Manganne en
est le directeur, avec le titre de "chef de la musique".
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Il propose de construire un kiosque à musique sur la place de la gare (actuelle place de la Libération), en utilisant comme piliers les candélabres des réverbères à gaz, mis hors d'usage suite à l'installation de l'éclairage électrique. La proposition est alors passée à la commission des travaux pour étude ... Il faudra attendre 1998 pour que la place, après son réaménagement, puisse abriter des ensembles musicaux pour des concerts en plein air. |
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La maison Manganne
Les anciens propriétaires du terrain
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Le plan parcellaire du cadastre Napoléonien montre qu'en
1821 le seul bâtiment existant le long de la rue
conduisant de l'église à la Seine est l'ancienne maison
presbytérale. ![]() |
Il en est de même en 1892, après la construction du chemin de fer (ainsi que du passage à niveau et du souterrain) et celle de l'hôtel-restaurant du Sophora. |
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Tout le terrain appartient alors, comme cette maison et la parcelle où un nouveau presbytère sera bâti vers 1906, à la famille du Courthial de Lassuchette, propriétaire du château d'Acqueville.
La double "villa" des filles Martin
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La maison, construite vers 1897, apparaît sur le plan relief qui représente le village en 1896-97. Elle possède une écurie et une remise démolies vers 1905, alors qu'un atelier est ajouté deux ans plus tôt. |
Nous ne connaissons pas de carte postale ancienne représentant la maison, car elle est une maison de ville et non pas une bâtisse à l'architecture remarquable, malgré les noms que portaient ses deux parties symétriques accolées : la villa Caroline et la villa Maria.
L'épouse d'Albert Manganne était vraisemblablement la fille d'Emile Martin, prénommée Caroline Julie Amélie, tandis que celle-ci avait une sœur baptisée Maria Eugénie Ernestine (l'épouse d'Ernest Eugène Churlet). Toutes deux, ainsi qu'une autre sœur, Blanche Julie, et leur frère Emile Constant sont nés à Villennes entre 1864 et 1878.
Acquisition de l'immeuble vétuste par la commune
La loi Gayssot de novembre 2000 rend obligatoire un quota de 20 % de "logements dits sociaux" pour les communes de 3 500 habitants et plus qui sont dans une agglomération d'au moins 50 000 habitants, avec une ville centre d'au moins 15 000 habitants.
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Avant cette obligation, la commune de Villennes décide de réhabiliter de petits immeubles existants. Son choix se porte sur la Maison Manganne, qu'elle acquiert en août 1991. |
La réhabilitation
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La maison est rénovée, agrandie et divisée en 6 appartement en 1994-95. L'objectif est de proposer un loyer ou un prix d'accession à la propriété, qui "reste à des niveaux accessibles pour de jeunes mariés, des parents isolés ou des personnes âgées qui souhaitent prendre leur retraite à Villennes". |
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Le chalet Manganne
Une modeste résidence d'été
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Nous pouvons penser que Martin Manganne, qui a plaisir à résider à Villennes, recherche un endroit plus calme que celui de la maison placée en bordure de la voie ferrée, pour y passer les fins de semaine. Il acquiert un terrain au lieu-dit "Le Coquart", rue du Maréchal Gallieni, devenue la rue du maréchal Leclerc, où il fait construire un "pavillon" vers 1927. Ce cabanon ou chalet de bois sera utilisé par Albert Manganne puis sa fille Paulette, dont se rappellent encore les anciens habitants du quartier. |
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Bâti non pas sur la "montagne" mais dans un pré au pied du coteau, il existe encore de nos jours. Les parois intérieures sont revêtues de journaux
de l'époque, vraisemblablement afin d'améliorer
l'isolation thermique. |
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Ses panneaux décoratifs
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Les papiers peints d'origine portent les traces de panneaux de forme ovale, réalisés à la craie d'art peut-être par un membre de la famille Manganne, que les propriétaires actuels ont sauvegardés. Cliquez ici puis sur les images ci-dessous, pour voir quatre tableaux représentant des vues anciennes de Villennes, ainsi que deux scènes de chasse, un loisir alors encore très pratiqué dans le village. |
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