Une maison induisant une transition dans la gestion de la commune
Le propriétaire de cette maison, qu'il a fait construire comme résidence secondaire sur des parcelles contenant des vestiges de l'ancien parc du château, est un parisien qui s'intègre bien dans la commune : il en devient maire pendant 7 ans à partir de 1912. Il n'est pas le premier, mais il a pu agir plus longtemps dans cette fonction qu'Alfred Pigny, qui l'a précédé et a habité juste en face dans la villa du Parc.
Alfred Laumonier jouera notamment un rôle important pour la défense des intérêts des Villennois pendant la guerre de 1914-1918.
Lorsqu'il achète les terrains, il est propriétaire d'un hôtel meublé à Paris, rue de l'Arcade. Il sera ultérieurement maître d'hôtel.
Acquisition des terrains et construction
La propriété se situe entre la nouvelle rue construite dans le parc (la partie de l'avenue du Parc, devenue l'avenue du Maréchal Foch), qui n'est pas encore tracée sur le plan suivant, et la rue de l'Ecole (rue des Ecoles, de nos jours).

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Alfred Laumonier achète une première parcelle en juillet 1896. Il agrandit son terrain à la fin des années 1897 et 1902, pour créer son jardin et l'aménager à l'anglaise, en mettant en valeur des vestiges des fabriques du parc du château. |
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La maison, qu'il baptise "Albertina", est construite avant la deuxième extension, de sorte que la clause du cahier des charges obligeant chaque acquéreur d'un lot à y ériger une construction dans l'année qui suit, n'est pas appliquée pour la dernière parcelle ajoutée ...
La propriété, d'une superficie de 1 534 m2 sera ainsi décrite, lors de sa vente en 1946 :
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Une maison principale élevée sur caves d'un rez de chaussée
se composant de : salon, salle à manger, vestibule, cuisine et
water-closets
Jardin anglais avec kiosque, serre, petite tour et cascade. |
Les propriétaires successifs
La propriété reste dans la famille Laumonier pendant un demi-siècle : après le décès de l'ancien maire en novembre 1944, son épouse et son fils la conservent deux ans.
Deux propriétaires ne restent ensuite qu'un an ou moins :
- Madame Grondein baptise la villa "Bourbonnia" : elle était, comme son époux, originaire de l'Île de la Réunion, qui autrefois était appelée l'île Bourbon.
- Une société de maroquinerie, dont le siège était dans la commune des Lilas, acquiert la villa : est-ce pour y implanter un atelier ou pour favoriser le repos de ses dirigeants ?
Un industriel et son épouse habitent ensuite la villa Albertina/Bourbonnia pendant près de 17 années.
Les successeurs ont ajouté quelques constructions dans le jardin, qui n'ont pas le caractère architectural de la villa ...
L'architecture de la maison
Nous empruntons à l'ouvrage "Autour d'Orgeval de la boucle de Poissy au Pays de Cruye" de la Direction régionale des Affaires Culturelles d'Ile-de-France la description suivante, en la précisant et en l'illustrant :
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[...] Le style de la maison évoque l'architecture française de la seconde moitié du XVIIIe siècle : façades blanches,
ou bas-reliefs, représentant les Saisons.
Ces décors en stuc, réalisés en série d'après des modèles du XVIIIe siècle, sont fréquents dans la région parisienne.
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La véranda, qui n'existait pas à l'origine, ouvre la maison, sans la déparer, sur son magnifique jardin. |
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Le jardin et les vestiges du Parc
Un plan de 1983 situe divers ornements du jardin.

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Certains tels que le kiosque (ou gloriette) et la pergola ont été bâtis lorsqu'Alfred Laumonier a fait aménager le jardin. |
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| Deux autres, qui sont représentés sur divers plans du parc du château, ont été construits lors des travaux de transformation, à l'initiative de Jean Baptiste Paradis | ![]() |
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La tour est une fausse ruine en bon état ... |
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La grotte et la source, bien que plus petites, ressemblent à celles qui se situent à proximité de l'actuel Parc Fauvel. La grotte est le point de départ de l'un des souterrains qui, selon la tradition orale, ont été creusés dans le centre du village. L'eau de la source est canalisée, sous terre, pour rejoindre la rivière anglaise. |
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A titre anecdotique, mentionnons une clause du contrat de vente à Alfred Laumonier, qui limite à 2 m3 par 24 heures la quantité d'eau, issue de cette source, à laquelle il a droit. En l'absence d'un robinet et d'un compteur, nous nous demandons comment il a pu respecter cette condition, destinée vraisemblablement à ne pas diminuer le débit de la source principale, utilisée à cette époque pour alimenter en eau les villas du Parc puis les abonnés du service municipal de distribution d'eau.
La quantité d'eau cédée, à titre gratuit, par
M. Pichard du Page sera toutefois doublée en mai 1899 dans le cadre
du règlement amiable d'une instance formée par le futur maire
contre les vendeurs, relativement à la fermeture d'une grille et la
modification du tracé d'une avenue.