William Herman Papke, né à Spring Valley (Illinois), était le
fils d'immigrants allemands aux Etats-Unis.
Sa carrière de boxeur dura de 1906 à 1919. Il devint champion
du monde des poids moyens le 7 septembre 1908 en battant
Stanley Ketchel par arrêt de l'arbitre mais s'inclina par KO,
en novembre suivant, lors du combat revanche.
Il vint à Paris où il gagna son match de championnat du monde
contre le futur champion Georges Carpentier.
Visite à Villennes
C'est vraisemblablement à cette occasion, en 1912, qu'il
séjourna à Villennes pour s'y entraîner et s'y détendre.
Son entraînement et ses loisirs nautiques nous sont connus
par les photos de l'agence Rol, conservées à la Bibliothèque
nationale de France.
Il était accompagné par plusieurs autres boxeurs américains,
en particulier Banty Lewis.
Cliquez sur la photo, pour voir le reportage de
l'Agence Rol sur son séjour à Villennes.
Source : Gallica, archives numériques
de la bibliothèque Nationale de France
Tragiques destins
L'un de ses principaux adversaires, l'américain Stanley
Ketchel, était le fils d'immigrants polonais. Il fut assassiné
dans le ranch d'un ami, chez qui il reprenait des forces après
un combat ; l'époux de la cuisinière qui lui préparait son
petit-déjeuner en voulait à son argent !
La fin de la vie de Billy Papke, qui apparait très
sympathique et équilibré sur ses photos à Villennes, fut
également tragique : en 1936, le jour du Thanksgiving Day,
il tua son épouse avant de se suicider.
Le Dr C. Neys, médecin-psychologue belge, a relevé une longue liste "des
sportifs célèbres que la dépression atteindra et qui finiront une
vie désormais insupportable dans le suicide". Selon lui : "Le
sport, à l'évidence forme le mental de l’homme de la même façon
qu'il façonne son corps. Il ne le fait pas sans danger dans une
logique de l’exigence, de la souffrance et de l'extrême que le sport
porte en lui. "
René Savard, hydrocycliste (1898-1975)
La légende de cette photographie d'agence de presse était la
suivante :
Un nouveau hydrocycle, en vue de compétitions sportives, a
été présentée aujourd'hui à la presse dans le cadre
magnifique de Villennes sur Seine d'un poids de 65 Kgs
pouvant faire de 8 à 10 kms heure.
M. René Savard 1er vainqueur de la traversée de
la Manche en 1927 en 6 h 6' a installé un camp
d'entraînement.
Il refit en 1930 la traversée de la Manche entre Calais et Douvres,
cette fois-ci sans bateau suiveur. Il améliora son record, abaissant
le temps de la traversée à 4 heures;
C'était après sa tentative de raid de Paris à Londres
sans assistance. On voit ici René Savard sur sa Nautilette,
salué par Mistinguett avant son départ. Elle a fait venir de
nombreux curieux et des journalistes. Malgré les
encouragements et le baiser de la chanteuse, meneuse de revue,
il n’a pas rallié Londres, ayant chaviré entre Boulogne et
Calais.
En 1931, au Havre, il devint recordman du monde des 24 heures. René
Savard confia la fabrication du vélo sur flotteur, qu'il avait
inventé, à la société
Austral ; elle produisait des motocycles, dont le premier
avait été en 1905 un mototricycle. Sa Nautilette est visible au Musée
du lac Léman.
Ses performances furent suivies par celles d'une femme
strasbourgeoise, Aimée Pfanner, qui traversa la Manche en
hydrocycle en octobre 1929.
La photo de son entraînement, ci-contre, fut publiée par le
journal L'Ouest-Eclair.
Le Pédalo, inventé par un charpentier de marine, Jean-Eugène Canton,
qui l'a breveté en 1936, n'a donné lieu, à notre connaissance, à aucun
record de vitesse. Avant l'hydrocycle, plusieurs vélocipèdes nautiques
avaient été expérimentés.
Cette gravure, publiée dans Le Monde illustré n° 624,
représente celui de M. de la Rue en 1869.
L'aéronaute Joseph Crocé-Spinelli (1845-1875) avait
également fabriqué un vélocipède nautique. Léon Bollée
(1870-1913), pionnier de l'automobile et de l'aviation, avait inventé,
à l'âge de 14 ans, un vélocipède nautique à aubes.
Marcel Guimbretière, coureur cycliste (1909-1970)
Originaire de Vendée, il a été, de 1930 à 1938, un
spécialiste des courses de six jours (Chicago, Philadelphie,
Paris, Saint-Etienne).
Avant que le maillot à pois fût choisi pour distinguer les
meilleurs grimpeurs du Tour de France, comme son ami Henri
Lemoine il arborait un maillot à pois rouges, de sorte que
leur équipe fut appelée "l'équipe des petits pois".
Le journal Paris-Soir a publié, le 11 janvier 1931,
un article relatant son séjour hivernal à Villennes, pour
s'entraîner ; il habitait dans l'hôtel-restaurant d'un
autre coureur cycliste, Léon Didier, qui lui prodiguait ses
conseils d'entraîneur.
Le footing, dans la neige, à travers
bois
de Marcel Guimbretière, « l'ermite de Villennes »
Pour se préparer aux Six Jours de
Chicago et de New-York
le jeune Vendéen emploie des méthodes américaines
Les bords de la Seine, à Villennes, sont, à la belle saison, très
fréquentés par les Parisiens, baladeurs du dimanche, qui y viennent
s'adonner aux joies du canotage et y déguster la friture de goujons
en joyeuse compagnie.
Mais à cette époque de l'année, tandis que la neige transforme
l'île des Naturistes en iceberg et les collines environnantes en
cimes alpestres, tandis que la Seine, démesurément large, roule ses
flots menaçants sur les basses terrasses des restaurants du bord de
l'eau, les canots restent amarrés et les goujons ont la vie
heureuse...
C'est là pourtant que Marcel Guimbretière passe, solitaire,
les jours qui précèdent son départ pour l'Amérique. Dans le
vaste hôtel-restaurant que dirige le maître-entraîneur Léon
Didier, il mène, soigné comme un coq en pâte par les
gardiens, la vie de château.
- Prenez garde, monsieur Marcel, dit la gardienne, il fait
froid ce matin.
- Je vais vous préparer un petit poulet pour votre déjeuner,
monsieur Marcel, ajoute le gardien. Avec l'appétit que vous
avez, vous le mangerez bien à votre retour de
l'entraînement.
L'entraînement
- Je suis déjà allé à vélo ce matin, jusqu'à Pontoise, 80
kilomètres, aller et retour. Maintenant, je vais faire à travers
bois ma séance quotidienne de footing.
Après avoir revêtu sur ses maillots de laine une blouse de cuir
américaine et mis de solides chaussures, Marcel Guimbretière sortit,
nous entraînant à travers bois. En acceptant « l'invitation à la
marche » nous ne risquions pas grand' chose, sachant par expérience
que les coureurs cyclistes se déplacent avec lenteur quand ils ne
sont pas en selle. Quelle erreur était la nôtre ! C'est une séance
très sérieuse de footing que fait Guimbretière et il parcourt à
grandes et rapides enjambées, plusieurs kilomètres à travers les
bois enneigés avant de regagner Villennes.
Culture physique
De retour à l'hôtel, Guimbretière commence tout aussitôt sa culture
physique. Trois rounds au boxing ball, des exercices
d'assouplissement, quelques mouvements avec de petites haltères. Un
bon bain par là-dessus, un peu de gomina dans les cheveux et
Guimbretière reparaît, prêt à se mettre à table.
- Depuis combien de temps, fréquentez-vous Villennes ?
- Je suis venu ici pour la première fois après les Six Jours de
Paris et j'ai trouvé le site tellement agréable que j'ai continué à
y habiter chaque fois que je me suis trouvé à Paris.
- Vous y êtes revenu dès votre retour d'Amérique ?
- Oui, mais je n'ai pas pu m'y entraîner comme je l'aurais voulu,
ayant eu de nombreux engagements en France et en Allemagne pendant
les fêtes de Noël et du Jour de l'An. C'est pourquoi je n'ai pas
marché dimanche dernier comme je l'aurais voulu.
De bons conseils
Guimbretière vient d'attaquer avec ardeur le poulet annoncé.
- Mais qui vous a indiqué ces méthodes d'entraînement ?
- Monsieur Didier m'a très bien conseillé. C'est lui qui m'a dit ce
que je devais faire avant de partir à New-York et c'est à
l'entraînement que j'ai suivi avec lui que je dois ma victoire de
Chicago. Mais j'ai aussi beaucoup étudié les méthodes américaines
lors de mon séjour au camp de M. Gus Wilson, le fameux manager
américain. Il y avait là de nombreux champions de boxe et, pendant
toute une semaine, entre les Six Jours de Chicago et ceux de
NewYork, je m'y suis entraîné.
- Et quels sont vos projets actuels ?
- Je veux, le 18, faire une bonne course au Vel' d'Hiv' afin de
partir le 21, sur le De-Grasse, tout à fait satisfait. Puis ce
seront de nouveau, les Six Jours de Chicago et de New-York avec
Letourneur. Enfin, en mars, les Six Jours de Paris. Je partirai
aussitôt après me reposer plusieurs semaines, chez moi, aux
Sables-d'Olonne, auprès de ma mère que j'ai renoncé à aller voir
cette fois-ci pour ne pas ajouter de nouvelles fatigues à celles que
j'ai eues à mon arrivée d'Amérique.
Il est rare de trouver chez un jeune coureur - Marcel Guimbretière
est à peine majeur - un pareil amour du métier et un tel sérieux
dans l'entraînement. Et vraiment celui que nous surnommerons
l' « Ermite de Villennes » est digne de son rapide succès.
Dans un article précédent de Paris-soir, publié le 19
novembre 1930, Léon Didier et un autre ancien champion cycliste
villennois, Oscar Egg, devenu industriel, fabricant de dérailleurs,
avaient évoqué le jeune coureur cycliste et son entraînement.
Les débuts et la vie sage et sportive
de Marcel Guimbretière
Oscar Egg et Léon Didier nous
parlent du jeune Vainqueur des Six Jours de Chicago
Nous trouvons Oscar Egg affairé dans son magasin. Il nous
accueille d'un large salut. Nous entrons immédiatement dans
le sujet qui nous intéresse.
- Que pensez-vous de la belle victoire des Français
Letourneur ,et Guimbrettière dans les Six-Jours de Chicago ? - Vous m'en voyez enchanté. J'en suis même
d'autant plus heureux que c'est moi qui, le premier, ai
remarque le jeune Guimbretière, il y a à peu près un an
alors qu'il n'était qu'amateur.
- Comment donc l'avez-vous découvert ?
- Il courait sur un de mes vélos et je le voyais toujours gagner de
petites courses. Tout de suite, j'ai vu qu'il avait des qualités et
que sa valeur de sprinter en faisait un autre Beaufrand. Le jour, où
une grande marque de cycles m'a demandé de lui former une équipe,
j'ai engagé le jeune Guimbretière qui passa ainsi professionnel.
- Connaissez-vous ses projets ?
- Non. Pour l'instant, il est à peu près spécialisé dans les
américaines. Les Six-Jours semblent lui réussir. [...]
Léon Didier nous dit ce qu'était à Villennes
l'entraînement de Guimbretière
L'hôtel-restaurant que tient le fameux entraîneur Léon Didier, est
devenu un centre d'entraînement cycliste de premier ordre. C'est là
que Richli-Buschenhagen ont préparé les Six Jours de Paris, en mars
dernier. C'est là aussi que le jeune Marcel Guimbretière, qui vient
d'enlever, avec Letourneur, les Six Jours de Chicago s'est reposé et
entraîné la plus grande partie de l'année.
Aussi, lorsque nous vîmes, hier, le « diabolique Léon », nous
n'eûmes pas de mal à nous apercevoir qu'il était heureux.
- Et vous l'avez bien conseillé.
- Pour ça, oui, je l'ai fait bénéficier de mon expérience. Mais
quelle docilité, quel sérieux dans son entraînement !
- Quel était son emploi du temps, à Villennes ?
- Réglé comme du papier à musique. Chaque matin, il était levé à
sept heures et je vous assure que ce n'était pas sept heures cinq !
Un verre d'eau de Vittel, puis il partait faire une balade à pied, à
travers la campagne. A huit heures, il était de retour à la maison
et prenait son petit déjeuner. Puis, il faisait une demi-heure de
canot sur la Seine. A dix heures, il prenait son vélo et partait
pour une quarantaine de kilomètres sur la route. L'après-midi, un
peu de culture physique, le vélodrome. Et à neuf heures du soir,
même les jours où il y avait dancing chez moi, Marcel montait se
coucher.
Avec la classe qu'il possède, le sérieux qu'il apporte à son
entraînement et les conseils que lui donne Léon Didier, Guimbretière
doit aller loin.
En 1932, Léon Didier était décédé à l'automne précédent, mais Marcel
Guimbretière continuait de venir à Villennes s'y reposer et
s'entraîner.
Notre visite à Marcel Guimbretière
Marcel Guimbretière rêve. Les coqs ont tu leur chant. Dans le
brouillard du matin, Villennes s'éveille lentement. Un pâle rayon de
soleil fait disparaître des toits le givre de la nuit. Et bientôt,
on entend le galop du cheval du marchand de lait, le trot cadencé de
la rosse qui traîne, en soufflant la voiture de la porteuse de pain.
Sur les bords de la Seine, l'hôtellerie du regretté Léon Didier
retentit des aboiements féroces d'un gros chien loup.
Une fenêtre qui claque au deuxième étage : Marcel Guimbretière,
fidèle à ses habitudes, vient d'échapper à son lit tiède et il
respire avec ivresse l'air frais du matin. En un tournemain, il a
accompli ses ablutions, s'est habillé, et le voici qui, dans la
maison, fait résonner de gros souliers à clous. « Allons, debout, il
est l'heure...» Il frappe à cette porte, tirant de son sommeil Paul
Broccardo ; à cette autre, obligeant Fernand Wambst à abandonner ses
rêves dorés. Un verre d'eau dans cette troisième chambre, et sous la
douche, le coureur de primes et soigneur Coutarel s'étire en
tempêtant.
Tous debout...
Enfouis dans d'épais lainages, les quatre hommes se sont mis en
route : leur quotidien travail est commencé.
La boue ? Ils y pataugent à plaisir, sans souci de la chute qui les
guette à chaque pas dans ces terres glissantes. Et une heure durant,
accomplissant des mouvements respiratoires, ils marchent, ils
courent, ils sautent, infatigables, heureux de se sentir vivre...
Dans ce footing matinal qu'il accomplit depuis trois ans, Marcel
Guimbretière a puisé ses forces, alors qu'adolescent il commençait,
dans les rangs des professionnels, une carrière particulièrement
brillante.
« La bicyclette, nous confie-t-il à notre retour à l'auberge, je
n'y pense guère. De temps à autre, je couvre quelques kilomètres sur
les routes de la contrée. Mais c'est plutôt histoire de m'échauffer
les muscles que de rechercher la forme. »
Les bols de café fument dans la cuisine. On se restaure et l'on
repart. Maintenant, le soleil est moins timide, le brouillard s'est
dissipé.
L'heure des jeux !
Peut-on concevoir des jeux de sportifs sans le médecine-ball ?
Certes non, et le gros ballon vole de main en main, avant de
s'échapper... pour tomber à la Seine. Vite, un canot... Et le
sauvetage s'opère.
« Allons dans l'île, puisque nous sommes à l'eau » propose
Guimbretière.
Et il se dévoue, tirant de toutes ses forces sur les rames, pour
traverser les eaux glauques, afin d'accoster à l'île des Nudistes.
Nulle âme qui vive. Les adeptes des docteurs Durville craignent le
froid. Il n'y a pas qu'eux. Et Coutarel, que Guimbretière, Broccardo
et Fernand Wambst cherchent à convertir de la manière forte, oppose
une farouche résistance pour ne pas ressembler au père Adam.
Longue promenade dans l'île, dont Guimbretière connaît les moindres
coins et recoins. Autre traversée de la Seine : il est midi...
Déjà, l'hôtelier Girault a dressé la table. Une table saine et
copieuse à laquelle nos quatre cyclistes font dignement honneur.
Café, phonographe, confidences... Tous ses souvenirs de Villennes,
Marcel Guimbretière se les remémore.
« Je venais de gagner la « médaille » lorsque Pierre Viel me
conseilla de venir ici, chez Léon Didier. Je l'écoutai. Et j'y suis
resté... « J'ai toujours ma petite chambre, là-haut, et j'y reste de
longues heures à rêver au passé, à Léon Didier qui, quoique bourru,
eut pour moi des tendresses de père.
« Depuis, j'ai, certes, parcouru du chemin. J'ai gagné de l'argent.
Mais pour une fortune, je n'abandonnerais pas Villennes. Lorsque
j'échappe aux nuits enfumées des Six-Jours, je retrouve ici
l'équilibre qui me permet de récupérer.
« Ne me croyez pas taciturne ou modeste à l'excès dans mes goûts.
« Je comprends seulement les sacrifices qu'il faut consentir pour
devenir un champion. Et je me plie de bonne grâce à cette
discipline... »
Les yeux grands ouverts, bouche bée, Fernand Wambst buvait les
paroles de Marcel Guimbretière.
S'il reste à Villennes, loin du monde, loin des tentations, son
histoire ne ressemblera-t-elle pas un jour à celle de son aîné,
vainqueur, à vingt-deux ans, des Six-Jours de Berlin, avec Paul
Broccardo, après avoir déjà gagné les Six days de New-York
et de Chicago, à côté d'Alfred Letourneur ?
Mais aura-t-il la volonté, comme le « Coq de France », de vivre en
ermite dans quelque contrée aussi saine que celle de Villennes ?
Félix Lévitan Match, 12/6/1932
Auguste Wambst, coureur cycliste
Avec les frères Wambst à Villennes
Des Six-Jours ... pour amateurs
A son tour Auguste Wambst s'est
installé au camp de Villennes.
Villennes-sur-Seine, coquette localité proche de Poissy, va-t-elle
devenir un grand centre d'entraînement cycliste ? Nous eûmes la
surprise d'y découvrir hier Auguste Wambst qui, depuis quelques
jours, s'y est installé aux côtés de son jeune frère Fernand et de
Marcel Guimbretière.
- Je n'ai pas été satisfait de mes dernières performances, nous dit
le blond « Gugusse », et je suis décidé à tout faire pour retrouver
ma meilleure forme. Je resterai ici aussi longtemps qu'il le faudra
: un mois ou deux, ou six ... davantage si c'est nécessaire.
Fernand Wambst, depuis qu'il est devenu campagnard et a calqué son
genre de vie sur celui de Guimbretière, se sent beaucoup plus fort :
- Je ne veux plus retourner à Paris, nous dit-il. Je suis trop
heureux ici.
Quand nous arrivions, les frères Wambst et Guimbretière revenaient
d'une sortie d'entraînement :
- C'est la première fois que je refais de la route depuis mes
blessures d'Amsterdam et je n'ai pas trop souffert, dit
Guimbretière.
- Tu as même été costaud, précise René Bernard, qui est venu, pour
un jour, se joindre au groupe.
C'est jeudi. Une dizaine de gosses envahissent l'hôtel. Bientôt des
courses sont organisées entre eux. Guimbretière et Fernand Wambst
s'improvisent managers, Coutarel starter, Bernard préposé à la
cloche : une sonnette de bicyclette. Et Gugusse enregistre gravement
les résultats : 1. René ; 2. Paulot ; 3. Titi ; 4. Nénesse.
Vie saine, gaie, insouciante, qui devrait être celle de tous les
jeunes coureurs.
Paris-soir,
17/12/1932
Après avoir acquis une (petite) villa, avenue Foch, Auguste Wambst y
a accueilli ses amis cyclistes, qui venaient d'y reposer et s'y
entraîner, notamment René Bernard et Roger Lapébie.
A Villennes, sur les bords verdoyants de la Seine, Auguste Wambst a
accueilli dans sa coquette villa son grand ami Roger Lapébie.
- A la veille du Championnat de France, nous dit Roger, j'ai voulu
fuir Paris. et même Neuilly, où j'habite. On respire beaucoup mieux
ici.
- Et l'on y est plus tranquille.
- Oui. Malheureusement, la grève m'a obligé à chercher des vélos de
rechange et cela m'a préoccupé.
Roger, après une dernière promenade à pied dans les bois qui
entourent Villennes se repose, allongé dans le jardin.