La gare d’Orgeval
Cette gare, destinée au transport de productions agricole, n’avait pas le caractère de celle de Villennes, qui accueillait les Parisiens y venant en villégiature. La situation aurait pu être inverse, de sorte que le RER E (Eole) aurait pu passer par Orgeval, dès 2022, au lieu que ce sera par le bord de la Seine.
Le roi Louis-Philippe avait décidé, en 1831, de construire un réseau de chemin de fer qui relierait les grandes villes françaises à Paris. Pour notre région, plusieurs projets et enquêtes publiques se succédèrent pendant 5 ans. En 1835 et 1836 deux grands projets furent présentés pour la ligne Paris-Rouen.
Le tracé dessiné dans le bas de cette carte faisait passer le chemin de fer par Orgeval et non pas par Villennes. Finalement, c’est un autre projet qui, longeant la vallée de la Seine, fut adopté par la loi du 15 juillet 1840 ; l’argument principal était la récupération d'une partie importante du transport de marchandises qui se faisait par la Seine.
Les zones agricoles du département de Seine & Oise étant mal desservies par le réseau national des grandes compagnies, un réseau secondaire fut mis en service, à partir de 1910. Exploité par la Compagnie des chemins de fer de grande banlieue (CGB), il était conçu, à l'origine, pour le relier aux Halles centrales de Paris. C’est afin de rejoindre le réseau des tramways que le tacot avait le même gabarit étroit (2,05 m) alors que la largeur de la voie était voie normale (1,435 m). La ligne qui allait de Saint-Germain-en-Laye à Meulan, via Orgeval, Morainvilliers, Bouafle et Les Mureaux, a fonctionné jusqu’en 1948. Le réseau de CGB avait été acheté, en 1927, par le département qui en confia l'exploitation à la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP). Celle-ci le céda à la Société générale des chemins de fer économiques (SE) en 1933.
Depuis Saint-Germain, la ligne desservant Orgeval suivait la route de Quarante Sous à Chambourcy pour passer aux haltes de la Maladrerie et de Tressancourt, puis se diriger vers la gare d’Orgeval, située à côté de l’actuelle gendarmerie. La halte de Tressancourt, dont le nom est celui du hameau d’Orgeval, situé en face, a subsisté longtemps dans la zone commerciale, dont la dénomination est celle de la route. Elle se trouvait devant l’emplacement où s’est installé un établissement d’un groupe international de restauration rapide (dont le nom est celui d’un clan écossais).
Les rails ont été enlevés en 1952. La partie de la ligne entre Orgeval et le petit viaduc d’Ecquevilly, qui en est un vestige, est devenu un agréable chemin de randonnée pédestre ou cycliste.