De 1789 à 2019, les doléances des
Villennois
En 1789, les cahiers de doléances ont été rédigés par les habitants de chaque paroisse, avant la convocation des Etats généraux. Les assemblées paroissiales avaient désigné un délégué pour les représenter au chef-lieu du bailliage. Ces délégués ont élu un député de l'ordre du Tiers Etat, qui les a représentés aux Etats généraux afin de transmettre au roi les doléances locales.
Nous reproduisons, ci-après, les doléances des habitants de Villennes, tous présents lors de leur adoption, le 14 avril 1789, devant l’Eglise Saint-Nicolas.
Nous remarquons que les Villennois n’ont, alors, pas fait preuve de beaucoup d’imagination, reproduisant certainement un modèle de cahier de doléances. La principale demande spécifique des cultivateurs et des vignerons de Villennes, concernant la préservation de leurs revenus, était l’interdiction de la chasse lors de la maturité des grains et des vendanges, qui faisait du tort à leurs récoltes.
230 ans plus tard, les Villennois actuels feront-ils l’effort de synthétiser les multiples problèmes aux niveaux de la commune et de l’intercommunalité, dont beaucoup proviennent de la manière dont la vie publique est organisée à tous les échelons ?
Dans le cadre du Grand débat national, un cahier de doléances et de propositions est disponible à l’accueil de la mairie ; il sera adressé au préfet des Yvelines, représentant l'Etat dans le département. Les contributions à cette consultation citoyenne peuvent, également, être transmises en ligne par l’intermédiaire de l’Association des Maires d'Ile de France (AMIF).
Cahier des plaintes et doléances des habitants de la paroisse de Villennes, près Poissy
Art. 1er. Les députés sont autorisés à mettre sous les yeux des Etats généraux tous les abus qui règnent dans les différentes sortes d’administrations du royaume.Art. 2. Que la répartition de l’impôt national soit faite indistinctement sur toutes les propriétés des trois ordres.Art. 3. Que les différents impôts soient réunis pour ne former qu’un même capital de perception.Art. 4. Demander la suppression des droits d’aides.Art. 5. Demander la suppression de la capitainerie, et la réduction aux seuls plaisirs personnels du roi.Art. 6. Demanderont que la chasse soit absolument interdite à ceux qui en ont droit, lors de la maturité des grains et des vendanges, attendu le tort qu’elle fait aux récoltes, et que ceux qui ont droit soient tenus d’indemniser les propriétaires du dégât que peuvent faire les lièvres, surtout les lapins.Art. 7. Demander la suppression des maîtrises des eaux et forêts, celle des gabelles, la liberté du commerce des grains sans exportation, mais bien avec importation.Art. 8. Demanderont le retour périodique des Etats généraux.Art. 9. Demanderont que tous receveurs des deniers royaux, intermédiaires jusqu’à présent entre les collecteurs et le garde du trésor royal, soient supprimés.Art. 10. Demander la suppression des garnisaires, que les municipalités soient seules chargées des contraintes, que les charges pour non-valeurs ne puissent être imposées.Art. 11. Demanderont la suppression de tous les privilèges exclusifs, dans telles parties que ce soit.Art. 12. Que les offices des huissiers-priseurs et les 4 deniers pour livre soient supprimés.Art. 13. Demanderont qu’on s’occupe des droits de contrôle, et de réduire ces droits, par un tarif détaillé, à ce que chaque acte doit supporter en vertu des premiers règlements, et qu’il soit fait défense aux administrateurs d’interpréter ledit tarif, sous telles peines qu’il appartiendra .Art. 14. Demanderont la suppression des insinuations.
Le présent cahier, clos et arrêté par l’assemblée, à la principale porte de l’église de Villennes, le 14 avril 1789, en présence de tous les habitants ; et ont signé avec les syndics et membres de la municipalité, et le greffier, les jours et an que dessus.Signé Jean Redaux, membre député ; Benoît Redaux ; Michel Lamirault, membre ;
Luc Gaury ; Jean-Baptiste Martin ; Pierre Gaury ; Blot ; Saget ; Charles Thuillier, membre ; Laurent Ménard, député.