70 ans de tennis à Villennes,
en 10 minutes
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A la demande de plusieurs personnes qui n’ont pas pu assister à la causerie sur l’histoire du tennis villennois, je publie le texte de l’allocution qui l’a résumée lors de la partie officielle du 70ème anniversaire, le dimanche 29 septembre. Ces propos faisaient suite à une présentation par le président du Tennis Club de Villennes, Jean Manuel Gerondaras, avant les interventions de la députée Natalia Pouzyreff, de la vice-présidente du Comité des Yvelines de tennis, du maire et ancien président de l'ASV Tennis, Michel Pons, de deux anciens présidents, Jean Gasnier (TCVM et TCV, de 1984 à 1999) et Rémy Mansour (2010 à 2018), et du conseiller municipal délégué aux sports, Jacky Touaty.
Michel Kohn
Merci, Jean Manuel, 16ème président des clubs de tennis villennois et médanais !
Merci, Jean Manuel, 16ème président des clubs de tennis villennois et médanais !
Mme la députée, Mme la vice-présidente du Comité des Yvelines de tennis, M. le maire de Villennes, le comité de direction du Tennis Club de Villennes m’a demandé de prendre la parole maintenant, avant que vous évoquiez le développement du club au cours des dernières années et son avenir, car je vais vous parler de son passé.
J’ai été désigné car, il y a 20 ans, après son 50ème anniversaire, alors que je travaillais déjà depuis quelques années sur l’histoire de notre village, j’ai recueilli et édudié les archives du club. J’étais membre du comité de direction du TCV après l’avoir été, avec Michel Pons, dans l’un des deux clubs à partir desquels il avait été formé.
En 1949, lors de la fondation du Tennis-Club de Villennes-Médan, le TCVM, je n’habitais pas à Villennes mais dans la ville de notre députée, Mme Pouzyreff ; j’avais l’âge auquel les enfants peuvent, aujourd’hui, apprendre à jouer au tennis mais, à cette époque, notre sport était réservé aux familles aisées.
Avant la création du TCVM, les tennismen villennois n’étaient que les proprétaires de villas disposant d’un court de tennis. Bien plus tôt et ensuite, parmi les amis qu’ils invitaient, se trouvaient des célébrités :
- Dans les années 1920, la célèbre championne Suzanne Lenglen qui s’est entraînée sur le court de la villa “Castel Villennes” ;
- Vers 1960, les amis de Marcel Bleustein-Blanchet qu’il conviait, les dimanches de la belle saison, dans sa propriété “Le Pré fleuri” de l’Île de Villennes. Parmi eux, plusieurs hommes politiques se sont affrontés, cordialement mais vigoureusement, à l’occasion de la Coupe Carmen Tessier : il y avait notamment Jacques Chaban-Delmas ; le match le plus disputé a été celui gagné par François Mitterrand, qui voulait absolument être le vainqueur, contre un meilleur joueur, Félix Gaillard.
- Dans les années 1920, la célèbre championne Suzanne Lenglen qui s’est entraînée sur le court de la villa “Castel Villennes” ;
- Vers 1960, les amis de Marcel Bleustein-Blanchet qu’il conviait, les dimanches de la belle saison, dans sa propriété “Le Pré fleuri” de l’Île de Villennes. Parmi eux, plusieurs hommes politiques se sont affrontés, cordialement mais vigoureusement, à l’occasion de la Coupe Carmen Tessier : il y avait notamment Jacques Chaban-Delmas ; le match le plus disputé a été celui gagné par François Mitterrand, qui voulait absolument être le vainqueur, contre un meilleur joueur, Félix Gaillard.
Parmi la quinzaine de personnes qui, en 1949, ont souhaité créer un club pour se rencontrer régulièrement, il y avait des propriétaires d’un court de tennis, dont celui de la villa “Coteau fleuri” qui a mis le sien à la disposition du TCVM.
Nous pouvons distinguer cinq périodes dans l’histoire du tennis associatif villennois. La première que je nomme “le temps des pionniers : enthousiasme et nomadisme” se caractérise par plusieurs migrations successives. Un deuxième court situé sur le terrain de la villa “L’Aubrière” a été loué à partir de 1952. Quatre ans plus tard, ce fut celui du Country-Club de la Nourrée, situé juste en face, jusqu’à la fin, en 1962, des activités de l’hôtellerie où il se trouvait.
En 1963, une nouvelle période a commencé, le club étant enfin chez lui. Grâce à Georges Aubry, trésorier du TCVM, qui était adjoint au maire, Jean Robin, la commune lui a loué le terrain, en forte pente, de la rue Gallieni, qui ne pouvait pas être utilisé pour le groupe scolaire qui y avait été prévu. Quatre courts, dont trois en terre battue, et un petit club-house y furent construits progressivement. Les travaux de nivellement et de remblai des premiers courts ont été réalisés au moyen des engins de chantier de l’entreprise de Maurice Magnet, le président du club ; il est devenu le maire suivant.
La troisième période, celle du dédoublement du club, pose la question : saine émulation ou vaine concurrence ? Cette situation résultait de la création, en 1970, par la municipalité d’une association multi-sports, l’Association Sportive de Villennes (ASV), dont Georges Aubry, que je viens de mentionner, a été le premier président. Les discussions pour que le TCVM devienne une section de l’ASV n’ont pas abouti et, en 1985, l’ASV Tennis a été créée autour de la personnalité de Tino Belluzzi qui, depuis l’origine du TCVM, avait été son directeur sportif ; il enseignait le tennis, en particulier aux jeunes qui l’appréciaient beaucoup. Ebéniste originaire de San Marin, habitant et travaillant à côté des courts de tennis du TCVM, il avait un caractère bouillant qui ne facilitait pas la direction collégiale d’activités sportives. Des problèmes sont survenus entre les deux clubs, en particulier pour le partage de la première halle des sports, qui s’est révélée bientôt trop vétuste. Je passerai rapidement sur les péripéties au sein des deux clubs, jusqu’à ce que le comité de direction de l’ASV Tennis, à l’initiative de quelques uns de ses membres dont je faisais partie, demande la réunification à la municipalité et à la ligue de tennis.
C’est la construction des deux courts couverts, conditionnée par cette fusion, qui a marqué le début de la période du tennis villennois réuni sous un même toit. Le rôle de Michel Pons, qui était entré au conseil municipal pour s’occuper des sports, est à souligner : il a, alors, pris la présidence de l’ASV Tennis pour rassembler les deux clubs dans un nouveau, nommé Tennis Club de Villennes. En 1999, le cinquantième anniversaire du plus ancien des deux clubs d’origine a marqué un tournant vers la cinquième période, celle du développement au XXIe siècle. Une autre étape très importante a été le regroupement de toutes les installations du TCV ici, au Complexe sportif : les nouveaux courts et ce club-house ont été inaugurés il y a six ans.
Le temps me manque pour rendre hommage à tous les anciens dirigeants ; je ne nommerai que les trois qui, depuis 1984, ont assuré la présidence pendant de nombreuses années, respectivement pendant 16 ans, 10 ans et 8 ans :
- Jean Gasnier qui a structuré le TCVM en créant plusieurs commissions, en veillant à l’équilibre entre le tennis-compétition et le tennis-loisir, et a été le premier président du TCV.
- Eliane Fourquin qui a décidé de relever le défi de diriger le club après quelques mois d’incertitude et a maintenu, avec des moyens extérieurs, le caractère professionnel de la gestion comptable.
- Rémy Mansour qui a développé, à la fois, les adhésions au club et les infrastructures, mettant à profit son expérience de chef d’entreprise pour insuffler un esprit
« marketing ».
- Jean Gasnier qui a structuré le TCVM en créant plusieurs commissions, en veillant à l’équilibre entre le tennis-compétition et le tennis-loisir, et a été le premier président du TCV.
- Eliane Fourquin qui a décidé de relever le défi de diriger le club après quelques mois d’incertitude et a maintenu, avec des moyens extérieurs, le caractère professionnel de la gestion comptable.
- Rémy Mansour qui a développé, à la fois, les adhésions au club et les infrastructures, mettant à profit son expérience de chef d’entreprise pour insuffler un esprit
« marketing ».
Mon court récit vous a montré que la réussite du tennis associatif villennois vient à la fois de l’engagement des bénévoles qui l’ont animé et du soutien des élus municipaux, dont plusieurs s’étaient investis dans la gestion de leur club de tennis avant de le faire dans la vie de la commune.
La structure gonflable, appelée bulle, qui devrait être mise en service à l’hiver prochain, permettra à un plus grand nombre de membres du TCV de jouer simultanément, particulièrement les week-ends, en toutes saisons : les jeunes qui, grâce à la qualité de l’école de tennis, en ont toujours constitué une importante partie ; les adultes en activité professionnelle qu’ils sont devenus et ont fait venir leurs amis, les retraités que l’on nomme vétérans, dont le nombre s’est fortement accru ces dernières années.
Une autre raison aurait pu me faire choisir pour cette évocation historique : ma famille n’est-elle pas caractéristique de l’histoire du tennis à Villennes depuis 35 ans ? Lorsqu’il ne m’a plus été possible de jouer au tennis avec des collègues de travail à l’heure du déjeuner, j’ai décidé de le faire dans notre ville. J’ai choisi l’ASV Tennis car mes deux fils, qui avaient commencé à jouer au tennis au TCVM, y avaient suivi Tino Belluzzi, étant même, pendant une année, adhérents des deux clubs. Aujourd’hui, l’un deux, qui est revenu à Villennes, est membre, comme moi, du TCV ainsi que sa femme ; l’un de leurs fils est un des élèves de l’école de tennis depuis l’année dernière. Je ne sais pas s’il y a d’autres tels cas de trois générations d’adhérents.
Je ne serai plus là pour célébrer le centième anniversaire du club ; je ne doute pas que l’équipe dirigeante actuelle et celles qui lui succéderont auront poursuivi son développement.