![]() De la Place de la gare au Pôle
gare
|
C'est en 1907 que le conseil municipal demande son déplacement de 100 mètres "en aval" ; il décide d'acquérir deux terrains : d'abord celui longeant le mur du presbytère pour l'ouverture de l'avenue qui conduira à la nouvelle gare puis celui situé en face "tant pour assurer dans l'avenir à la dite gare des dégagements éventuels que pour créer une place publique qui manque à la commune et dont le besoin se fait impérieusement sentir". Il est prévu que le premier sera acheté à M. Ernest Capdeville et que l'autre sera cédé gratuitement par M. Hippolyte Pichard du Page, propriétaire du château et de son parc. |
![]() |
A cette époque, il peut se passer beaucoup de temps entre une
décision municipale et sa réalisation effective : il faudra
trois ans pour que le préfet donne son accord sur l'acquisition
des terrains, sur les travaux et, en particulier, sur leur
financement. En 1909, la commune souhaite porter de 22 000 à
30 000 francs le montant de l'emprunt demandé car son
budget est alors grevé de manière importante par des travaux et
par des dépenses imprévues :
- les frais nécessités par les intérêts de l'emprunt pour la
nouvelle gare :
- des travaux supplémentaires exécutés à l'école des filles et
au puits de Breteuil ;
- les frais relatifs aux inondations ;
- la nourriture et le couchage des soldats du génie qui ont
séjourné à ce moment dans la commune.
En novembre 1910, une nouvelle demande d'autorisation est
adressée au préfet après l'avis favorable du
commissaire-enquêteur qui, sur onze déclarations, n'a reçu
qu'une seule s'opposant à l'acquisition des terrains, en raison
de la dépense jugée "trop considérable". Un emprunt est consenti
pour la somme prévue initialement, à rembourser en 30 ans au
taux de 3,85 %. Les villennois seront soumis à une
imposition extraordinaire de 6,20 %, à partir de 1911, pour
couvrir les frais.
Une convention est signée avec M. Pichard du Page pour la
cession de ses terrains, imposant à la commune les mêmes
obligations que celles des acquéreurs des autres parcelles du
parc en cours de lotissement :
- interdiction d'établir aucun chantier ou dépôt de matériaux ou
d'installer aucun établissement industriel ou commercial et de
faire aucun affichage ;
- si la commune y fait des constructions, elle devra respecter
les obligations du cahier des charges en matière de construction
ou de clôture ; sinon, elle devra laisser à ce terrain la
destination de place publique ou de jardin public qu'elle devra
tenir constamment en bon état d'entretien.
Elle devra prendre à sa charge le nettoyage, l'entretien et
l'éclairage des routes du Parc cédées ainsi que l'enlèvement des
ordures ménagères, comme pour les autres voies du domaine
communal ; les routes ne devront en aucun cas être pavées.
Les canalisations du service des eaux resteront la propriété de
M. Pichard du Page, mais la commune devra financer la
déviation de la canalisation au droit des bâtiments de la
nouvelle gare.
La vente du terrain (lot n° 4 du plan de lotissement du Parc de Villennes) et des routes du Parc, au prix de 14 000 francs, ainsi que celle de M. Ernest Capdeville et de son épouse Anne Berthe Pecqueur (lot n° 2 du plan), au prix de 4 000 francs, ont lieu le 29 mars 1912. Ces deux derniers propriétaires, résidant à la villa "Les Cocotiers" au Golfe Juan (Alpes Maritimes) et précédemment à Villennes, sont représentés par Georges Théodore Gratien Capdeville, commerçant à Paris. |
![]() |
![]() |
La nouvelle gare est inaugurée en 1910. En juin de l'année suivante, un entrepreneur de la localité est chargé du remblai et du nivellement du sol ainsi que des travaux d'aménagement de la nouvelle place publique. Un peu plus d'un an après, le conseil municipal considérera que la place de la gare a été mal nivelée, qu'il est urgent de la nettoyer, d'y apporter la quantité nécessaire de terre pour y établir une pente uniforme et d'y semer du gazon. Ce travail est confié à M. Derain. |
Egalement en 1911, au mois d'août, le conseil municipal accorde
au Syndicat d'Initiative de Villennes l'autorisation de
planter sur la place, au cours de l'hiver suivant, des tilleuls
ou des platanes (qui deviendront immédiatement la propriété de
la commune), d'y placer des bancs portant sa marque et d'y
construire ultérieurement un kiosque à musique, si ses
ressources le lui permettent. Il le remercie de son concours
pour l'embellissement de Villennes.
Par contre, le conseil municipal n'accepte pas, en novembre
1912, la demande du Comité Républicain des Intérêts de la
Commune de Villennes de donner à la place le nom de Maurice
Berteaux, le député qui a aidé la commune pour la construction
de la nouvelle gare.
Elle conservera la dénomination de Place de la Gare,
qu'elle a reçue quelques mois plus tôt.
C'est l'année suivante que prend forme un projet pour
l'aménagement du côté de la place opposé à la gare : dès la fin
de 1911, le terrain, sur lequel se trouvait une partie des
bâtiments de l'ancien château, avait été envisagé pour la
construction d'une nouvelle mairie, mais le prix demandé était
alors trop élevé. Les pourparlers avec le propriétaire ont été
repris suite à sa décision de démolir ces bâtiments, dont l'état
ne permettait plus leur utilisation. Une promesse de vente du
terrain est signée en avril 1913, mais dans le but d'y édifier
une nouvelle école de filles.
La Place de la Gare est devenue le lieu qui maintient le souvenir de chacune de deux guerres mondiales : elle a pris son nom actuel de Place de la Libération, à l'issue de la seconde.
![]() |
Le monument, érigé en 1919 à la mémoire et à la gloire des défenseurs de la patrie, se compose d'une pyramide à base carrée de 1,50 mètre de côté et de 5,50 m de hauteur, sur laquelle est appliqué un coq gaulois victorieux en bronze de 1,30 m de hauteur. La pyramide, en pierre d'Euville, a été fournie et installée par un marbrier de Poissy, le coq ayant été réalisé par la Maison Fumière et Cie de Paris. La dépense de 15 000 francs a été, en partie, couverte par des dons particuliers et par une souscription. |
Michel Kohn
Mot de passe pour voir cette vidéo du survol de la place par
notre drone virtuel : ACV