Deux anciens propriétaires
villennois
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Sur cet extrait du plan d'intendance de Villaine, réalisé en 1786, remarquez-vous des lignes parallèles en pointillés, dans l'axe du du bâtiment principal du château des seigneurs de Villennes, démoli après la Révolution ? Elles traversent l'Isle de Villaine et se prolongent dans la partie du terroir de Triel, qui a été ultérieurement attribuée à la nouvelle commune de Carrières-sous-Poissy.
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Nous retrouvons ces quatre lignes en pointillés sur le plan d'intendance de la plaine des Grésillons. Le Tableau des terres et seigneurie de Villennes,
Médan et Orgeval à six lieues de Paris sur le bord de
la rivière de Seine donne des précisions sur cette
terre : En fait, Pierre Gilbert de Voisins, le dernier seigneur, avait symboliquement réuni ses propriétés traversées par la Seine par une "avenue" bordée de chaque côté, par deux rangées d'arbres, distantes d'environ 150 m. |
Le même document décrit les ressources des terres des
Grésillons et évalue leurs revenus annuels :
- La Ferme de Grésillon : "Les bâtiments de cette
ferme ont été supprimés, les terres consistant en environ 200
arpents sont louées pour la plus grande partie à différents
particuliers pour 27 années qui ont commencé à la Saint Martin
1778. Le surplus est loué au Sieur Poitou pour neuf années qui
ont commencé au 1er janvier 1784, le tout forme un
objet de revenu de 1947 livres." Cette valeur peut être
comparée à celle de la Ferme de Marolles et Beaulieu à Villaines
: 5400 livres.
- Le Bois de Grésillon : "Ce bois contient 100
arpents et se coupe à 10 ans, mais il est de mauvaise venue et
ne se vend année commune qu'à raison de 90 livres l'arpent ce
qui fait un revenu annuel de 900 livres."
- Les vignes : "Deux arpents de vignes situées à
Grésillon produisant année commune 6 muids de vin par arpent
au total 12 qui à raison de 50 livres le muid forment un
revenu de 600 livres."
L'allée a, certainement, disparu comme le château, à
part le bâtiment des communs devenu le nouveau château
de Villennes, peu après leur dernier propriétaire. |
Propriétaire du château de Migneaux à Villennes à partir de 1828, Jacques-Edmond Archdeacon a possédé 100 arpents, soit environ 50 ha, des bois des Grésillons. Il commença, en 1841, le déboisement de la partie des Grésillons qui fut la première urbanisée. Issu d'une famille irlandaise installée à Dunkerque, il était devenu l'un des plus importants agents de change de France. Jacques-Edmond Archdeacon fut l'un des fondateurs du journal de l'opposition dynastique Le Siècle, de tendance monarchiste constitutionnelle lors de sa création. Cliquez ici pour mieux connaître cet
ancien Villennois. |
A sa mort en décembre 1850, il laissa une fortune considérable à seize proches parents : outre le domaine de Migneaux et sa charge d'agent de change, elle consistait en deux fermes dans l'arrondissement de Dunkerque et un énorme portefeuille d'actions : ses investissements s'étaient portés à cette date sur les compagnies de canaux, de navigation, d'éclairage au gaz hydrogène, les houillères, les compagnies de chemins de fer, la Banque de France...
Ces 16 héritiers vendirent, par lots, les terrains des
Grésillons. Il se séparèrent, par une vente aux enchères, d'un
autre bois, le Bois des Falaises à Villennes, qui appartenait
aux propriétaires de Migneaux depuis le début du XIXe
siècle.
Michel Kohn