L’oiseau bleu de Médan
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Afin de la faire jouer dans son château de Médan, l’auteur fit aménager un salon-théâtre dans le logis. Les Médanais et leurs voisins se rappellent la belle et émouvante représentation de L’oiseau bleu, qui fut donnée, en mai 2007, par des artistes de théâtre amateurs locaux, au pied du mur de l’ancienne terrasse du château.
Ce château a été, parfaitement restauré par Jean-Pierre et Marion Aubin de Malicorne, après son achat, en ruine, en 1977. Vous pouvez acquérir l’ouvrage Château de Médan, lorsque vous visitez cet ancien relais de chasse du XVIe siècle(1). Le propriétaire y a relaté, à la fin de son texte, le retour d’un petit vitrail que l’écrivain avait placé dans sa chambre et que son épouse avait donné après la Seconde Guerre mondiale : « Une ancienne amie de la comtesse Maeterlinck avait possédé avant la guerre une maison de campagne à Médan. Au moment de l’occupation allemande elle avait pu mettre à l’abri quelques meubles du château et des objets personnels. Elle avait notamment décroché un petit vitrail qui se trouvait au mur de la chambre de l’écrivain. A titre de souvenir Mme Maeterlinck lui en fit cadeau. Cette ancienne médanaise passionnée d’Histoire et elle-même écrivain avait pris contact avec nous dès qu’elle eut connaissance de la restauration du château. A plusieurs reprises nous sommes allés lui rendre visite puisque son grand âge ne lui permettait plus de se déplacer et elle nous contait les souvenirs qu’elle avait gardés des Maeterlinck. Le petit vitrail était posé sur sa cheminée et représentait le célèbre “Oiseau bleu”. Un jour elle nous confia son souhait qu’après sa mort il revint à Médan. Hélas, pour elle, quelques mois plus tard son v½u était réalisé. Je pris donc le soin d’exposer ce vitrail comme il l’était autrefois, mais dans le mur du hall d’entrée afin qu’il accueille les visiteurs. A nouveau, et pour longtemps, l’oiseau bleu du bonheur venait de se poser à Médan... »
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Le couple Maeterlinck ayant quitté la France pour les Etats-Unis, au début de la Seconde Guerre mondiale, le château fut occupé par les Allemands. En effet, lors de la débâcle de 1940, une amie de la comtesse Maeterlinck, possédant un pied-à-terre à proximité du château, alors abandonné, fit transporter, par camion, divers meubles pour les sauver. L’oiseau bleu fut, également, mis à l’abri. De retour dans le château, après la guerre, Renée Maeterlinck offrit le vitrail à son amie pour la remercier. Qui était cette femme ?
Notre enquête a pu continuer, grâce à Jean Claude Quidea(2), un capitaine de frégate du pays bigouden. Il s’est intéressé à cette infirmière, pilote d’avion, à propos de l’écrasement du bombardier LeO N°95 451, dont le sergent-chef Corentin Quideau était le radio. Infirmière pilote secouriste de l’air (IPSA, la section aviation de la Croix-Rouge française), Germaine L’Herbier-Montagnon avait été accréditée, en 1939, par la Croix-Rouge et le secrétariat d’État à l’aviation, pour retrouver et identifier les aviateurs disparus en opérations aériennes pendant la guerre. |
Un blog aéronautique(3) précise la biographie de Germaine Montagnon, devenue Mme L’Herbier Montagnon puis, après un second mariage, Mme Peyron-Montagnon. |
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Ses recherches donnèrent lieu à la publication de son livre Disparus dans le ciel(4) en 1942 et à d’autres ouvrages après la guerre.
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Remise de la médaille
de chevalier de la Légion d'honneur
par le maréchal Juin |
La citation pour sa nomination au grade de chevalier
dans l’ordre national de la Légion d’honneur, en
juillet 1946, résume ses actions. « L’Herbier (Germaine), infirmière pilote
secouriste de l’air : directrice du service des
infirmières pilotes secouristes de l’air, s’est
d’abord consacrée aux prisonniers. Dès août 1940, a
créé la mission de recherche des morts et disparus
de l’armée de l’air. A la tête de cette mission, a
déployé pendant cinq ans une incessante activité
bénévole au profit de l’aviation. Avec une ardeur
inlassable, malgré les risques courus, a surmonté
une à une les difficultés rencontrées. Après avoir
parcouru plus de 100 000 kilomètres en France, en
Belgique et en Hollande, a réussi à retrouver et à
identifier près de 500 aviateurs français et 1300
aviateurs alliés. Accréditée dès la Libération pour
continuer la recherche des aviateurs sur les
territoires ennemis ou occupés, a retrouvé trace de
380 aviateurs français et de 940 aviateurs alliés.
Magnifique exemple de courage, de volonté et de
dévouement. » Le roi d'Angleterre Georges VI l’avait déjà élevée, en septembre 1945, au rang d’Officier de l’Ordre de l’Empire britannique. |
Sa mission ne s’acheva qu’en 1948, à l’issue de sa 814e enquête.
Sa tombe, à Tournon, porte l’une des cocardes tricolores qu’elle avait fait réaliser pour les placer sur les sépultures des aviateurs morts pour la France. |
Notes et références
1. Visites
du château de Médan
2. Site Internet de Jean Claude Quideau
3. Blog aéronautique de Vincent Lemaire
4. Disparus dans le ciel, 1942, Editions Fasquelle
Michel Kohn