Alexandre Bure, comte de
Labenne,
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Le comte de Labenne est un fils naturel de Louis Napoléon Bonaparte, devenu ensuite l'empereur Napoléon III. Il l'eut durant sa captivité au fort de Ham, avec Alexandrine Vergeot, dite à tort ?La belle sabotière? (elle était lingère). Visitez le site Web de l'Elysée, pour lire la biographie de Napoleon III, représenté ci-contre. |
Il est né le 18 mars 1845 à Batignolles-Monceau, chez Colette Bure, nourrice du prince Louis Napoléon. Confié à Miss Howard, maîtresse du prince-président, il fit ses études à Londres avec son frère Eugène (futur comte d?Orx), né en 1843, puis vint avec ces derniers au château de Beauregard à la Celle-Saint-Cloud.
Après le mariage de sa mère avec Pierre Bure, fils de Colette et trésorier de la cassette de l?empereur, les deux frères furent légitimés le 3 août 1858 par le couple.
En 1863, Alexandre s?engagea dans l?armée du Mexique, contribua à la prise de Puebla et vécut des aventures amoureuses et rocambolesques. Ne voulut-il pas tuer Maximilien pour venger son cousin le duc de Reichstadt ?
Il rentra à Paris le 20 avril 1870 et supplia son père de le recevoir : ?Je désire vous faire oublier le passé et qu?on dise : il fait l?honneur de son père?. Napoléon III n?y consentit pas mais, par décret du 11 janvier 1870, le fit comte de Labenne, titre pris de terres des Landes qu?il avait données à Walenski en 1858 et qu?il a récupérées à sa mort, dix ans après. Les armoiries du nouveau comte présentaient des aigles qui alternent avec des coquilles ; la devise était "Semper recte".
Le comte fut nommé receveur des finances. Il se maria, le 12 mars 1879, avec Marie Antoinette Paradis, fille du chroniqueur financier du ?Constitutionnel?, née en 1857 à Vaugirard. En 1880, ils eurent un enfant qui mourut 4 ans après.
Le comte de Labenne préférait à la sauvage beauté de la forêt landaise son hôtel du 370 rue Saint Honoré, où il résidait en compagnie de sa femme. Attiré par la Bretagne comme Napoléone Camerata, il s'installa avec son épouse à Paimpol, où elle avait acquis une maison et elle fit restaurer à ses frais la chapelle de de Lancerf à Plourivo.
La villa Labenne, sise dans la rue Bécot, est une belle bâtisse datant de 1860. Elle fut d'abord la propriété d'un médecin avant de devenir celle de la comtesse de Labenne, « jolie brunette venue de Paris vivre fastueusement à Paimpol», selon les historiens locaux. « Elle donnait de l'argent aux pauvres, faisait la diva à la messe, surprenait tout le monde par ses toilettes et toute la ville parlait de ses chevaux et de sa calèche », rappelle Annie-Claude Ballini, de l'association des Amis de Beauport (qui a publié la photo, ci-dessus, de la villa). Cent ans de gendarmerie Le comte de Labenne, fils naturel de Napoléon III, laissera sa jeune veuve devenir en secondes noces Mme Dupon[t]. À l'époque, elle acquiert même la chapelle de Lancerf. Son jeune fils y a d'ailleurs été enterré. La jeune femme divorcera plusieurs fois par la suite et la cité des Islandais perdra sa trace mais pas celle de la villa ! La bâtisse, à partir du milieu des années 1880, deviendra la gendarmerie. Elle le restera jusqu'en septembre 1984. [...] |
Le comte de Labenne est décédé à Paris, 69 rue de Miromesnil, le 11 février 1882, à l'âge de 38 ans. Son épouse qui s'était remariée avec Louis Auguste Dupont, l'intendant de son château de Villennes, s'installa avec lui à Paimpol. Celle-ci, après la mort de Georges-Henri Louis, le fils de 4 ans, qu'elle avait eu du comte de Labenne, fit transférer son corps, au début de 1885, pour qu'il repose, à côté de celui de leur fils, dans la chapelle de Plourivo.
Un article de la revue Historia (Henri Ramé, Les demi-frères du prince impérial, Historia, n° 486, juin 1987) contient plus de détails sur la vie du comte de Labenne et de son frère, le comte d'Orx :
- la construction d'une usine à Paimpol, dans une rue dont le nom actuel perpétue son souvenir, avec Charles Tellier, l'inventeur des chambres frigorifiques installées à bord des navires transportant la viande de l'Amérique du sud à l'Europe, et d'un nouveau procédé de séchage de la morue par air chaud,
- la relance de l'usine et de la sécherie, après sa mort, par son épouse et son second époux, puis la faillite de l'entreprise en 1887,
- ses obsèques grandioses, baptisées par dérision "le retour des cendres".
Le musée de la mer, situé à Paimpol rue Labenne, près du port, est installé dans l'ancienne sécherie, créée en 1880.
Voici un extrait de la généalogie du comte de Labenne et de son épouse, Marie Henriette Paradis :
Michel Kohn